[Un maire et un policier ont] été agressés : classement sans suite

6 Oct 2021

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VALÉRIE PÉCRESSE

« [Un maire et un policier ont] été agressés : classement sans suite »

Lundi 27 septembre 2021, Valérie Pécresse, candidate à la primaire des Républicains en vue de l’élection présidentielle, était invitée sur le plateau de BFMTV. Afin d’illustrer ses propos sur une justice « qui n’a plus les moyens de sanctionner vite et efficacement », elle a rapporté le cas d’un maire et d’un policier agressés, dont la plainte aurait été classée sans suite. Voici ce qu’elle dit : « J’étais il y a quelques jours dans le quartier sensible de Lyon qui s’appelle la Duchère, avec des policiers. L’un d’entre eux avait été agressé : classement sans suite. J’étais dans la Drôme avec des maires. L’un d’entre eux avait été agressé : classement sans suite. »

Pour vérifier la réalité de ces exemples, l’équipe « Checknews » de Libération a retrouvé les protagonistes. Concernant le maire, elle a croisé trois sources. D’abord, l’équipe de Valérie Pécresse, qui a indiqué le nom de l’élu, Didier Besnier, et comment la candidate de droite l’a rencontré. Ensuite, les informations recueillies ont été confirmées par l’association des maires et présidents d’intercommunalités de la Drôme. Enfin, le maire a été contacté et confirme les faits. Les journalistes se sont par ailleurs procurés le courrier de recours de son classement sans suite. Le procureur de Grenoble leur a indiqué avoir confirmé le classement sans suite. En revanche, ce dernier indique que la décision a été prise car « les faits dénoncés apparaissent insuffisamment caractérisés ». Et non parce que les juges, débordés, « n’ont pas eu les moyens de sanctionner », comme l’affirme Valérie Pécresse.

Concernant le fonctionnaire de police, l’équipe de « Checknews » a recueilli son témoignage. Il confirme les faits en indiquant que son agresseure a été convoquée en maison de justice pour un rappel à la loi. Sollicité, le parquet de Lyon n’a pas encore donné suite à notre demande de confirmation. Les journalistes se sont en revanche procurés la convocation pour rappel à la loi de la jeune femme ayant reconnu l’outrage et les violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique. De fait, le rappel à la loi n’est pas une condamnation.

Les propos de Valérie Pécresse sont donc imprécis.

Pour lire l’article de « Checknews » de Libération en intégralité, c’est ici.