Nous reconduisions 44% des personnes qui avaient une obligation de quitter le territoire [contre] 12% cette année

30 Sep 2021

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VALÉRIE PÉCRESSE

« Nous reconduisions 44% des personnes qui avaient une obligation de quitter le territoire [contre] 12% cette année »

Invitée sur le plateau de LCI, mercredi 29 septembre 2021, la présidente du Conseil régional d’Ile-de-France et candidate à la primaire des Républicains, Valérie Pécresse, a regretté le manque de fermeté du président Macron au sujet des obligations de quitter le territoire français (OQTF). Elle en a profité pour comparer la politique d’Emmanuel Macron en la matière avec celle de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. En 2012, « nous reconduisions 44% des personnes qui avaient une obligation de quitter le territoire », contre « 12% cette année » a affirmé Valérie Pécresse. « Les Vérificateurs » du groupe TF1/LCI ont analysé les propos de la présidente de la région Île-de-France. D’après eux, les chiffres ne sont pas comparables. Ils ont épluché les données du volet « immigration, asile et intégration » inscrit dans le projet de loi pour les finances de 2020, qui reprend les données du ministère de l’Intérieur. Sur 82 535 OQTF prononcées en 2012, seules 18 441 ont été exécutées par la force, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur. Soit 22 %, deux fois moins que ce qui est avancé par Valérie Pécresse.

Ensuite, il est vrai que c’est sous Emmanuel Macron que cet indicateur a été « historiquement bas ». « Sur les six premiers mois de 2018, il s’élève à 12,6 %, ce qui constitue un niveau très faible et en opposition frontale avec le discours de l’exécutif sur le sujet » écrivent les sénateurs. Il faut également nuancer les chiffres annoncés par Valérie Pécresse qui ne définissent pas les mêmes choses. La présidente de région se base sur l’ensemble des éloignements pour 2012, soit la somme du nombre de départs spontanés et de départs forcés. Or, si l’on prend cet indicateur, on note en effet qu’il y a eu 36 822 éloignements sur un total de 82 535 OQT. Soit 44%. Seulement, on ne peut comparer ce chiffre aux 12% donnés par les sénateurs, qui prend uniquement en compte les départs forcés. Dans les deux cas, on reconduit hors du territoire français deux fois plus de personnes en 2012 qu’en 2019, et non pas quatre fois plus.

Les propos de Valérie Pécresse sont donc faux.

Pour lire l’article des « Vérificateurs », de LCI,  en intégralité, c’est ici :