Contexte
Le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, n’hésite pas à rappeler à chaque occasion les rapports du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale pour souligner la croissance économique du pays sous son mandat. « Aujourd’hui, tous les indicateurs reconnus par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale montrent que l’Algérie a réalisé des progrès économiques importants », a-t-il déclaré lors de son entrevue périodique avec la presse nationale le 11juillet 2024. Quelques mois après, lors de son dicours devant le Parlement en décembre 2024, il avait également affirmé que l’Algérie figurait parmi les pays les moins endettés au monde.
Vérification
Afin de vérifier ces propos, nous avons contacté la Banque mondiale pour obtenir leur dernier rapport sur l’Algérie. Selon ce document, le taux d’endettement en Algérie est de 0,2%, ce qui en fait l’un des pays les moins endettés au monde.
Un autre rapport de la banque mondiale publié au deuxième semestre de l’année 2024, dévoile que l’Algérie a enregistré une croissance de 3,9% au premier semestre 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, Le pays a également connu une stabilité des prix, avec une inflation réduite à 4,3% sur les neuf premiers mois de 2024. « Le rapport confirme la situation de plafonnement de la croissance économique sous la barre des 3,5% en moyenne et ce depuis plus de trois decennies , évidemment cela est lié à la structuration autour du produit petrolier », explique Djelloul Slama, expert en stratégie économique et en ingénierie financière en Algérie.
Par ailleurs, selon Statista Research, une plateforme mondiale de données et d’intelligence économique, le PIB par habitant en Algérie s’élevait à environ 5 130 dollars en 2024. Tandis qu’en 2023 le pays a affiché l’un des PIB par habitant les plus élevés du Maghreb avec la Libye.
Dans ce sillage, d’après un compte rendu publié par le ministère français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, l’Algérie présentait le troisième PIB du continent africain, estimé à 260,1 milliards USD en 2024.
Avec ce taux de croissance, l’Algérie ambitionne de diversifier ses produits et ses marchés d’exportation, afin d’atteindre l’objectif de 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici 2030. Dans une déclaration à la banque mondiale, Cyril Desponts, économiste principal de la banque pour l’Algérie, indique que les prix des hydrocarbures et leur impact sur les revenus demeurent le principal risque pour les perspectives macroéconomiques du pays.
Conclusion
Les déclarations du président de la République algérienne sont en grande partie vraies et fondées : les rapports de la Banque mondiale et du FMI confirment que l’Algérie a connu des progrès économiques ces dernières années, avec un taux d’endettement extérieur limité à 0,2%. Toutefois selon certains experts, ces chiffres montrent que la croissance économique du pays est plafonné sous la barre de 3,5% depuis plusieurs années.
Walaa BOURBALA (Factoscope)