Depuis plusieurs semaines, les réseaux sociaux et même des publications évoquent (ici, ici ou là par exemple) l’idée de créer un système de type carte grâce auquel chaque personne aura droit à un certain nombre de trajets polluants selon ce qu’on appelle l’empreinte carbone grâce à un calcul lié à émissions annuelles individuelles. Certaines échéances putatives sont même avancées, jusqu’en 2040 ou 2050.
La plupart des articles citent Antena 3 comme source, mais aucun article sur ce sujet n’a été trouvé sur aucun des sites Web de la société. Antena 3 n’a diffusé qu’une seule émission sur ce thème le 27 novembre 2024.
Il semblerait que la source sous-jacente soit un article publié en novembre dernier sur le site de CNN.
Le célèbre réseau américain fonde son article, qui ressemble davantage à un article d’opinion, sur les propositions faites par Intrepid Travel, une agence de voyages, qui soutient un projet pour un avenir durable du voyage.
Vérification
Certains pays européens ont en effet pris des mesures pour réduire les émissions carbone des résidents, comme la Belgique l’a fait à partir d’avril 2023 en augmentant les tarifs des vols court-courriers et des avions plus anciens.
La France a également interdit les vols intérieurs court-courriers où le même trajet peut être effectué en train.
Cependant, aucune clarification n’a été apportée au niveau de l’UE concernant la limitation des déplacements des citoyens. La seule disposition relative à la réduction des émissions carbone liées aux transports se trouve dans le document publié le 29 novembre 2023, le Paquet Mobilité des Passagers, qui vise entre autres à réduire les émissions des transports de 90% d’ici 2050 et fixe certains jalons, comme la mise en œuvre d’une mobilité automatisée à grande échelle d’ici 2030.
On peut également considérer la déclaration de la présidente Ursula von der Leyen. « La communauté internationale doit réfléchir aux moyens d’introduire une tarification mondiale du carbone pour accélérer la transition vers une économie à faibles émissions de carbone », a-t-elle déclaré.
Conclusion
Ainsi, même si l’on peut observer l’intention déclarée de la communauté européenne de limiter drastiquement les émissions des transports dans un horizon temporel précis, on ne peut pas dire que cela se fera par une rationalisation, des restrictions calculées à travers un mécanisme d’inventaire, c’est-à-dire d’une « cartellisation » des déplacements personnels des citoyens européens. Les affirmations selon lesquelles une autorité européenne aurait entrepris de créer un passeport carbone sont fausses.
La rédaction
Lire l’article original sur RomaniaCheck : https://www.rador.ro/2024/02/02/nu-uniunea-europeana-nu-a-creat-un-pasaport-de-carbon/