Contexte
Depuis novembre 2020 et l’annonce par le président du Conseil européen, Charles Michel, de la proposition d’un traité international sur les pandémies lors du Forum de Paris sur la Paix, de nombreux articles et posts sur les réseaux sociaux alarment le monde sur le risque d’une « dictature sanitaire » qui pourrait être imposé par l’OMS.
« L’OMS pourrait se voir attribuer des pouvoirs accrus pour imposer un confinement au Royaume-Uni « , titre le journal britannique « The Telegraph » dans son numéro du 25 mai 2023. L’article rapporte qu’un groupe de députés conservateurs britanniques a écrit une lettre à ministres de Londres, dans laquelle il exprime son inquiétude quant au fait que « les États membres de l’OMS pourraient être contraints d’obéir aux directives de cet organisme en cas de pandémie, notamment en introduisant des passeports vaccinaux, en fermant les frontières et en imposant une quarantaine ».
Philipp Kruse, un avocat suisse impliqué dans l’Initiative citoyenne demandant au Parlement européen de rejeter le nouveau Règlement sanitaire international modifié et le nouveau Traité de l’OMS sur les pandémies, a déclaré dans un discours au Parlement européen : « L’OMS établira une structure totalitaire classique et veut faire en sorte que l’importance de nos Constitutions nationales devienne nulle ». « Il n’y aura pas de protection efficace au niveau national pour les droits humains fondamentaux », affirme-t-il.
Le discours apparaît sur la chaîne YouTube de l’Initiative citoyenne européenne – Confiance et liberté, le 14 juillet 2023 et compte plus de 20 000 vues.
Le site roumain ActiveNews reprend le discours de Philipp Kruse, dans un article publié le 19 février 2024.
Et la télévision roumaine Transilvania TV publie sur son site Internet le 16 janvier 2024 un document intitulé « La grève sanitaire de l’OMS – Le traité pandémique qui prépare le terrain à une dictature médicale », dans lequel elle répète les mêmes idées : « Nous préférons faire face à un véritable coup dur sanitaire qu’il faut désormais contrer par tous les moyens. Jusqu’à ce qu’il nous soit encore temps, sachant que les « maîtres de l’univers » parlent déjà ouvertement des « prochaines pandémies », cherchant à étendre les pouvoirs de l’OMS. En plus des prières, nous devons nous organiser contre le risque d’affronter une véritable dictature sanitaire mondiale, qui priverait les nations de leur souveraineté dans le domaine de la santé ».
Une pétition en ligne circule également sur Internet , initiée par Carmen Oțelea, qui a rassemblé plus de 3 000 signatures et qui exige « le retrait de la Roumanie de l’OMS ». Dans le texte de la pétition, il est affirmé que « l’Organisation mondiale de la santé est devenue une instance internationale qui impose de manière despotique des politiques de santé et notamment de vaccination dans les pays associés à l’OMS » et que « l’attitude de l’OMS menace la souveraineté nationale ».
Vérification
Sur le site de l’Organisation mondiale de la santé, la stratégie de prévention, de préparation et de réponse en cas de pandémie est expliquée en détail. « Les États membres de l’OMS se sont mis d’accord sur un processus mondial pour élaborer et négocier une convention, un accord ou un autre instrument international, conformément à la Constitution de l’Organisation mondiale de la santé, pour renforcer la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies », peut-on lire dans le texte publié sur le site web de l’OMS.
Ce texte indique aussi : « Compte tenu de l’impact de la pandémie de COVID-19, les 194 États membres de l’OMS ont établi un processus pour élaborer et négocier une nouvelle convention, un accord ou un autre instrument international sur la préparation et la riposte à une pandémie. Cela s’explique par la nécessité de garantir que les communautés, les gouvernements et tous les secteurs de la société – aux niveaux national et mondial – soient mieux préparés et protégés pour prévenir et répondre aux futures pandémies. Le nombre élevé de pertes en vies humaines, les perturbations subies par les ménages et la société dans son ensemble et l’impact sur le développement sont parmi les facteurs cités par les gouvernements pour justifier la nécessité d’une action soutenue pour prévenir la répétition de telles crises. »
Il précise : « Au cœur de l’accord proposé se trouve la nécessité de garantir l’équité à la fois dans l’accès aux outils nécessaires à la prévention des pandémies (y compris les technologies telles que les vaccins, les équipements de protection individuelle, l’information et l’expertise) et dans l’accès aux soins de santé pour tous. »
Et ajoute : « L’Assemblée mondiale de la santé a mandaté l’INB (organe intergouvernemental de négociation) pour présenter son résultat final à la 77e Assemblée mondiale de la santé en mai 2024. »
« Comme pour tous les instruments internationaux, tout nouvel accord, s’il était accepté par les États membres, serait déterminé par les gouvernements eux-mêmes, qui prendraient toute mesure en tenant compte de leurs propres lois et réglementations nationales », explique le texte. En outre, « les États membres décideront des termes de l’accord, notamment si l’une de ses dispositions sera juridiquement contraignante pour les États membres en vertu du droit international ». De plus, « les États membres pourront décider si et quels mécanismes de conformité seront inclus dans le nouvel accord de préparation et de réponse à une pandémie ».
Conclusion
Les États membres de l’OMS travaillent ensemble pour développer un nouvel outil mondial visant à mieux protéger les personnes, les communautés et les pays contre les futures pandémies. Le Traité mondial sur les pandémies représente un outil de prévention et de réponse et non un outil de contrôle par les États membres et ne vise pas à établir une « dictature sanitaire ». Par ailleurs, il est clairement précisé que les États membres décident des termes de l’accord. L’OMS ne peut pas imposer de décisions aux États membres, seulement des recommandations. Par conséquent, les affirmations selon lesquelles l’OMS projette une « dictature sanitaire » sont fausses.
La rédaction
Lire l’article original sur RomaniaCheck : https://www.rador.ro/2024/03/10/nu-tratatul-pandemic-al-onu-nu-va-duce-la-o-dictatura-sanitara-mondiala/