Dans une déclaration publique faite le 15 octobre 2022, Ousmane Sonko, chef du parti politique Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) et opposant à l’actuel président sénégalais Macky Sall, s’est exprimé sur différents thématiques et sujets d’actualité, dans le but de préparer sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024 dans son pays. Il est candidat déclaré à ce scrutin.
Parmi les thématiques abordées par Sonko, figure la question des ressources naturelles du Sénégal, notamment les ressources pétrolières et gazières.
Lors de son allocution faite en wolof, la langue nationale la plus parlée au Sénégal, le président du Pastef a affirmé : « Savez-vous que le Sénégal ne détient que 10 % sur les droits (pétroliers et gaziers), peu importe le contrat que vous preniez ? ».
Au lendemain de son discours, Ousmane Sonko a repris la même déclaration, en français, sur le réseau social Twitter. Dans une série de tweets dans lesquels il a résumé les principales idées exprimées dans son discours, il a réitéré : « Nous ne détenons que 10 % sur ces ressources pétrolières et gazières ».
L’affirmation a par la suite été largement reprise par la presse au Sénégal, alimentant une vive polémique sur les ressources pétrolières et gazières à travers les réseaux sociaux et la presse. Des médias tels que GFM (Groupe Futurs Médias), Pressafrik, Leral.net ou encore Sud Quotidien se sont fait l’écho de l’opposant sénégalais.
Sur quoi se base Ousmane Sonko ?
Nous avons tenté d’obtenir des précisions de la part d’Ousmane Sonko, à travers la cellule de communication de son parti politique. Celle-ci a, à plusieurs reprises, promis de nous recontacter. Nous avons aussi essayé de faire réagir le chef de Pastef via son compte Twitter, sans succès. Jusqu’à la publication de cet article, le 24 janvier 2023, nos questions sont demeurées sans réponse, en dépit de nombreuses relances.
Cet article sera actualisé quand nous obtiendrons des précisions d’Ousmane Sonko ou de sa cellule de communication.
Des blocs pétroliers et gaziers découverts au Sénégal
Depuis 2014, des compagnies internationales ont multiplié les découvertes d’hydrocarbures au Sénégal. Des découvertes estimées à plus de 900 milliards de mètres cubes (m3) pour le gaz et à 1 030 millions de barils pour le pétrole brut (hors Dôme Flore, qui est un bloc pétrolier situé entre le Sénégal et la Guinée-Bissau voisine).
Ces importantes découvertes concernent principalement les gisements Sangomar (pétrole et gaz), Grand Tortue Ahmeyim (gaz), qui est à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie, ainsi que les gisements Yakaar et Teranga (gaz). Les champs Yakaar et Teranga, du fait de leur proximité géographique, sont souvent regroupés en un seul gisement appelé « Yakaar-Teranga ».
Ce tableau récapitule ces découvertes, les blocs où elles sont situées ainsi que les réserves qui leur sont associées et la production attendue pour chacune d’entre elles.
Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), les secteurs pétrolier et gazier devraient avoir un effet considérable sur la croissance économique du Sénégal quand la production aura démarré. Les hydrocarbures devraient ainsi représenter environ 5 % du produit intérieur brut (PIB) entre 2024 et 2040.
Selon la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO, commune à huit pays d’Afrique de l’Ouest ayant le franc CFA comme monnaie), le PIB est « la richesse générée par un pays au cours d’une période donnée », couramment l’année mais certains utilisent le trimestre, et « c’est la somme de toutes les valeurs ajoutées au cours de la période » considérée.
La Banque mondiale avait d’ailleurs exprimé en 2017 son souhait d’aider le Sénégal à négocier ces projets pétroliers et gaziers complexes, estimant que cette découverte de gisements de pétrole et de gaz au large des côtes du Sénégal « pourrait placer le pays sur une trajectoire de croissance à la fois plus durable et inclusive ».
Dans le cadre de l’exploitation de ces blocs pétroliers et gaziers, l’État du Sénégal et des compagnies productrices ont signé des contrats. Certains de ces accords sont toujours en vigueur, d’autres ont expiré, mais tous ont été publiés sur le site de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (Itie Sénégal).
L’Itie a été lancée en 2002 par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair lors du Sommet mondial sur le développement durable en Afrique du Sud. Il s’agit d’une norme internationale qui vise à améliorer la transparence dans la gestion des revenus tirés de l’extraction des ressources minières, gazières, pétrolières. Le Sénégal y a adhéré en 2013. Itie Sénégal est née de l’intérêt que le secteur des mines a suscité auprès des populations, des organisations de la société civile et des autorités gouvernementales.
Voici la liste consultable sur le site de l’Itie des blocs pétroliers et gaziers dont les contrats sont en cours de validité : Cayar offshore profond, Saint-Louis offshore profond, Diender, Rufisque offshore, Sangomar offshore, Sangomar offshore profond, Rufisque offshore profond, Saint-louis offshore shallow, Cayar offshore shallow, Ultra Deep offshore et Grand Tortue/Ahmeyim (GTA). Pour ce dernier, l’Itie Sénégal a indiqué, dans un courriel à Africa Check, que « le périmètre de la zone d’exploitation Grand Tortue/Ahmeyim n’a pas de contrat de recherche et de partage de production à part, mais est plutôt régi par le contrat du bloc de Saint-Louis offshore profond ».
Que disent les données disponibles sur la question ?
L’expert pétrolier Mohamed Julien Ndao a expliqué à Africa Check que pour connaître la part du Sénégal sur ses ressources pétrolières et gazières, il faut avoir accès au contrat de partage de production (CPP) signé entre l’État du Sénégal et le(s) groupe(s) partenaire(s).
Ndao, un Franco-Suisse d’origine sénégalaise, est titulaire d’un double master en économie pétrolière de l’IFP School (École nationale du pétrole et des moteurs), en France, et de l’Université d’Oklahoma, aux États-Unis.
L’Itie Sénégal a précisé à Africa Check que le terme « contrats pétroliers » désigne les contrats de recherche ou de production d’hydrocarbures. Lesquels hydrocarbures peuvent désigner le pétrole ou le gaz. C’est donc « par abus de langage que l’on parle de contrat pétrolier ».
L’affirmation d’Ousmane Sonko est fausse
L’Itie Sénégal indique que l’affirmation selon laquelle le Sénégal ne détient que 10 % sur ses ressources pétrolières et gazières est fausse, arguant qu’« en aucun cas, dans les contrats pétroliers en vigueur, le Sénégal ne cède 90 % des revenus pétroliers aux compagnies internationales pour ne garder que 10 % ».
L’Itie Sénégal a aussi relevé que « dans les contrats en cours de validité, notamment ceux régissant les blocs dans lesquels des hydrocarbures ont été découverts (Saint-Louis Offshore profond, Cayar Offshore Profond et Rufisque Offshore Sangomar Offshore Sangomar Offshore Profond), l’article 24 desdits contrats indique que la participation de Petrosen (Société des pétroles du Sénégal) de 10 % lui confère tous les droits et obligations du contrat en phase de recherche, sans pour autant entraîner, pour la société pétrolière nationale, de participation aux dépenses et charges encourues par les entités qui ont contracté avec l’État ».
C’est de là qu’est partie ce que l’Itie Sénégal appelle « une confusion évidente à propos de ce pourcentage qui représente la participation »portée » de Petrosen aux investissements requis pendant la phase de recherche des projets pétroliers, et non la part détenue par le Sénégal sur ses ressources pétrolières et gazières ».
Les clarifications de Petrosen
Petrosen est une société anonyme à participation publique. Elle est placée sous la tutelle technique du ministère de l’Énergie et du Développement des énergies renouvelables et a pour objet d’être un instrument d’application de la politique pétrolière du Sénégal.
Interrogée par Africa Check, Petrosen a donné des explications allant dans le même sens que celles de l’Itie Sénégal. En effet, quelques jours après l’affirmation d’Ousmane Sonko, Petrosen a rendu public sur Twitter un graphique intitulé : « Pourquoi le Sénégal gagne plus de 10 % dans les contrats pétroliers ? ».
Petrosen nous a envoyé le même graphique publié sur Twitter, lequel indique que les revenus de l’État dans les contrats de recherche et de production proviennent de trois sources :
- la part de la société nationale Petrosen (10 % portés en phase d’exploration et jusqu’à 18 % à 20 % en phase de développement et production) ;
- la part de l’État sur le profit pétrolier (revenus après déduction des investissements) qui dépend du niveau de production journalière (article 22 des contrats) ;
- les différents impôts et taxes.
Le graphique invite à retenir, à titre d’exemple, que les revenus de l’État pourraient représenter jusqu’à 52 % (Sangomar) et 64 % (GTA).
En plus du graphique, Petrosen nous a fait parvenir un texte explicatif produit par son service juridique. Le texte, que nous avons également retrouvé sur des sites sénégalais d’information, indique que « les 10 % » auxquels Ousmane Sonko « fait allusion, c’est dans la joint-venture et Petrosen les a acquis gratuitement comme stipulé dans le Code pétrolier (page 9, NDLR), mais Petrosen a la possibilité d’augmenter sa part jusqu’à 20 % ». Une joint-venture, selon le dictionnaire français Le Robert, est une « association d’entreprises ayant pour objet la réalisation d’un projet commun ».
Le texte transmis à Africa Check par Petrosen souligne aussi qu’au moment du partage des revenus entre l’État et les compagnies pétrolières, « dans la part des compagnies, Petrosen aura 10 % ou plus, si elle avait augmenté sa part bien sûr, comme le lui permet le Code pétrolier ».
Ainsi, comme l’indique « l’article 22 de tous les contrats pétroliers, les 10 % de Petrosen sont totalement différents des parts de l’État qui sont réparties sur la base production journalière », conclut le texte.
De plus, dans un communiqué publié en octobre 2022, Petrosen est revenu en détail sur la différence entre les parts de Petrosen et celles de l’État dans le contexte d’un contrat de recherche et de partage de production (CPP).
En résumé, dans tous les CPP, Petrosen dispose de 10 % de parts portées en phase d’exploration, une part pouvant grimper jusqu’à 20 % en cas de découvertes économiquement rentables, comme c’est le cas pour GTA et Sangomar.
Considérant que Petrosen est une société nationale détenue à 100 % par l’État, il (l’État) se retrouve avec des parts comprises entre 50 et 64 % du profit généré par le pétrole et le gaz sénégalais, compte non tenu des obligations fiscales de la compagnie étrangère, précise le communiqué.
L’État et le Code pétrolier
Dans la même veine, l’Itie Sénégal a ajouté que les gisements d’hydrocarbures (pétrole et gaz) découverts depuis 2014 l’ont été sous le régime du Code pétrolier de 1998. Ce Code dispose en son article 3 : « Tous les gisements ou accumulations naturelles d’hydrocarbures existant dans le sous-sol de la République du Sénégal sont la propriété de l’État. »
La réforme constitutionnelle de mars 2016, consacrant l’appartenance des ressources naturelles au peuple, a eu pour incidence la clarification de la propriété des gisements d’hydrocarbures et du rôle de l’État. En effet, l’article 5 du Code pétrolier de 2019 dispose : « Tous les gisements ou accumulations naturelles d’hydrocarbures sur le territoire de la République du Sénégal sont la propriété du peuple sénégalais. L’État en assure la gestion et la valorisation dans les conditions prévues par le présent Code. »
Si l’on s’arrêtait à ces deux dispositions légales, commente l’Itie Sénégal, on pourrait conclure que le Sénégal a l’entièreté de ses ressources pétrolières et gazières. « Toutefois, l’article 6 du Code pétrolier de 2019 indique que »Les opérations pétrolières sont entreprises par une personne morale, disposant des capacités techniques et financières requises et dûment autorisée par l’État, dans les conditions fixées par le présent Code » », conclut l’Itie Sénégal.
Comprendre comment fonctionne un contrat de partage de production
L’expert pétrolier Mohamed Julien Ndao appuie les explications de l’Itie Sénégal et de Petrosen, en expliquant dans le détail ce qu’est un contrat de partage de production (CPP).
Pour bien comprendre comment fonctionne un CPP, détaille Ndao, la compagnie productrice paie à l’État un droit d’exploiter un gisement pétrolier (sans savoir à 100 % s’il contient des hydrocarbures ou pas). Elle engage toutes les dépenses d’investissements et, en retour, l’État donne le droit de récupérer les coûts d’amortissement en production de pétrole ou de gaz. C’est cela qui s’appelle le « cost oil », qui représente en général 50 à 70 % de la production d’hydrocarbure, selon la complexité et la taille des investissements indus pour produire. Donc, la compagnie récupère en pétrole ou gaz ce qu’elle a dépensé.
Ensuite, poursuit Ndao, vient ce qu’on appelle le « profit oil », qui représente le partage de la production entre l’État et le groupe producteur. L’État prend en général entre 50 % et 70 % de la part de profit oil. Ensuite, sur les 50 % à 30 % du profit oil du groupe producteur, l’État récupère les impôts et taxes liés à l’activité de ces entreprises.
En conséquence, « au vu de ces éléments, il est assez clair et net que dire que l’État ne détient que 10 % des ressources est factuellement faux », souligne Mohamed Julien Ndao.
Pour l’ingénieur pétrolier sénégalais Omar Lagnane, l’exemple du gisement Sangomar démontre que le Sénégal détient plus de 10 % de ses ressources pétrolières et gazières. Le gisement Sangomar a été découvert en 2014, avec des réserves récupérables estimées à près de 630 millions de barils de pétrole. Ce gisement renferme aussi d’importantes réserves de gaz naturel.
La part de Petrosen, explique Lagnane, est à ce jour de l’ordre 18 % pour le champ Sangomar, et celle de Woodside, la compagnie pétrolière chargée du développement du champ Sangomar, est de 82 %. L’information est confirmée par Woodside sur son site.
Selon Lagnane, avant les découvertes pétrolières et gazières qui ont débuté en 2014, le bassin sénégalais n’était pas prouvé, c’est-à-dire que la présence d’hydrocarbures dans ce bassin était incertaine. C’était donc très risqué pour l’État du Sénégal de porter l’investissement pour les recherches pétrolières, raison pour laquelle l’État a fait appel aux multinationales pour porter l’investissement (prendre tous les risques) et mener les campagnes d’exploration pour, en contrepartie, détenir des parts en cas de découverte.
Omar Lagnane souligne également que les 10 % évoqués par le chef du parti Pastef comme étant la part détenue par le Sénégal sur l’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières représentent la part de Petrosen dans la phase d’exploration, phase durant laquelle la société des pétroles ne fait aucun investissement. En cas de découverte pétrolière ou gazière, Petrosen détient automatiquement ces 10 %, un pourcentage qui est extensible pendant l’exploitation. Pour l’État en tant que tel, d’après Lagnane, d’autres parts viendront s’ajouter après récupération des coûts investis par les compagnies.
En regroupant ces parts avec celles de Petrosen citées plus haut, l’État pourra se retrouver dans les alentours de 50 % à 60 %, reprend Omar Lagnane qui récapitule, ci-dessous, la répartition des parts dans les deux projets en cours d’exploitation :
Ces développements sont confirmés et détaillés par Sékou Fanta Mady Diaité, le vice-président de l’Association sénégalaise des pétroliers, selon qui « la recherche pétrolière encouragée au Sénégal par la réforme de 1998 coûte plusieurs millions de dollars », raison pour laquelle « l’État du Sénégal, par le biais de sa société nationale Petrosen, participe à la recherche pétrolière en joint-venture à hauteur 10 % à l’entame, étant donné que ces 10 % sont financés par la société étrangère ». Et, « dès qu’il y a des découvertes, Petrosen renforce ses parts sociales en injectant de l’argent dans la joint-venture (exemple pour Sangomar, Petrosen est passée de 10 à 18 % dans la joint-venture) ».
« 10 % », un « capital gracieux » pour l’État sénégalais
La coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP, également désignée par son sigle en anglais, PWYP, pour Publish What You Pay), se présente comme « le premier réseau mondial d’organisations de la société civile luttant pour la transparence et la redevabilité dans les industries pétrolière, gazière et minière », regroupant « plus de 700 organisations membres à travers le monde ». À l’image de Petrosen, l’Itie Sénégal et les experts que nous avons consultés, l’organisation a aussi expliqué que la part détenue par l’État sénégalais dans les contrats pétroliers et gaziers dépasse 10 %.
Après avoir précisé que le Sénégal dispose de trois types de contrats dans le secteur : contrats de concessions, contrats de services et les contrats de recherche et de partage de production (CPP), modèle le plus fréquent dans le secteur, Publiez ce que vous payez a indiqué que dans les CPP, « la compagnie étrangère est obligée de s’associer à Petrosen qui, même si elle ne participe à aucun investissement pendant cette phase, dispose dans tous les contrats de 10 % de parts portées en phase d’exploration. Et ces parts peuvent augmenter jusqu’à 20 % en phase d’exploitation, comme c’est le cas actuellement pour GTA (gaz de Saint-Louis exploité par British Petroleum – BP) et Sangomar (pétrole du Sine Saloum exploité par la compagnie Woodside) ».
Revenant sur le chiffre 10 % donné par Ousmane Sonko, Publiez ce que vous payez note qu’il s’agit d’« un capital gracieux », car l’État a ce capital d’office dans chaque projet sans y mettre un seul franc. À cela s’ajoute le fait que « la compagnie finance entièrement le projet (capital) en cédant 10 % à l’État ».
Conclusion : la déclaration d’Ousmane Sonko est incorrecte
Ousmane Sonko, chef de parti politique sénégalais, a déclaré que le Sénégal ne détenait que 10 % sur ses ressources pétrolières et gazières.
L’Itie Sénégal a indiqué, documents à l’appui, que l’affirmation en question est fausse, car en aucun cas, dans les contrats pétroliers en vigueur, le Sénégal ne cède 90 % des revenus pétroliers aux compagnies internationales pour ne garder que 10 %.
En regroupant les parts issues du profit pétrolier et des différents impôts et taxes, additionnées à celles de Petrosen (qui est une société étatique), l’État sénégalais peut engranger entre 50 % à 60 % des revenus pétroliers, ont expliqué plusieurs experts interrogés par Africa Check.
Par conséquent, l’affirmation d’Ousmane Sonko est incorrecte.
Azil Momar LÔ
Lire l’article original sur Africa Check : https://africacheck.org/fr/fact-checks/articles/le-senegal-politique-energie-10-de-ses-ressources-petrolieres-et-gazieres-declaration-Ousmane-Sonko