(Photo : Alice Blain)
Le ministre de la Culture, Franck Riester, était présent ce vendredi matin aux Assises du journalisme à Tours. Arrivé peu avant 11h45, à Mame, il a déambulé dans les travées de l’Agora, accompagné du président des Assises, Jérôme Bouvier. Il a terminé sa visite par un discours
Suivi par de nombreuses personnes dans sa visite, Franck Riester pris le temps de répondre aux questions des nombreux étudiants en journalisme présents sur place. Sur le plateau des étudiants de l’EPJT, le ministre en poste depuis octobre dernier, s’est notamment prononcé sur son envie de créer un conseil de déontologie du journalisme. « Il me parait intéressant de réfléchir aux moyens possibles pour recréer de la confiance entre les Français et les journalistes », a-t-il expliqué.
Il s’est ensuite rendu dans la salle principale pour une allocution devant un parterre de journalistes et professionnels des médias. Dans son discours, un long moment a été consacré au récent événement de la révolte des Gilets jaunes, mais aussi à la défiance envers les journalistes, et sur les solutions pour contrer cette haine montante. À la fin de son discours, il a également abordé le droit voisin et la révision de la loi Bichet.
En voici quelques extraits :
« Les médias tous les mêmes, le choix du thème en dit long. Il n’y a pas si longtemps, ce discours était marginal. Aujourd’hui, on l’entend partout, jusque sur les bancs de l’Assemblée nationale. La défiance envers les médias semble s’être banalisée. (…) Pour 53% des Français, les médias ont mal couvert le mouvement Gilets jaunes. La défiance est encore plus dramatique dès lors qu’elle bascule dans la violence : des agressions, des studios incendiés… Ce sont des entraves à la liberté d’informer qui sont intolérables. Vous attaquer, c’est attaquer la démocratie toute entière. Ces actes doivent êtres sanctionnés avec la plus grande sévérité. Il ne suffit donc pas de condamner la violence : il faut agir. Et ne surtout pas s’habituer à la défiance qui s’installe, c’est urgent d’y remédier. (…) Chacun doit être mis face à ses responsabilités.
« J’ai trois priorités : la confiance, l’indépendance et l’éducation. (…) Les médias ont souvent accepté de se transformer : ils se battent pour plus de diversité, plus de parité. Davantage de diversité, c’est un moyen pour nos médias de retisser le liens avec les français. (…) Le journalisme doit s’ouvrir à tous les talents. Collectivement, il faut être plus vigilant dans la lutte contre les discriminations et les violences. (…) Il est indispensable d’aller plus loin, plus vite. »
« Emmanuel Hoog a exposé les premiers éléments de son travail hier, ici même (le rapport sur la mise en place d’un conseil de la déontologie de l’information, NDLR). C’est une réflexion légitime et utile. Cette instance existe déjà dans les pays voisins. Nos compatriotes sont favorables à cette création. Mais la profession est plus partagée. (…) Emmanuel Hoog remettra son rapport dans une dizaine de jours. Le conseil ne peut fonctionner que si la profession s’en saisit. (…) Développer l’éducation aux médias et à l’information permet à chacun de développer un esprit critique. Il faut donner au citoyen le moyen de se forger sa propre opinion. (…) Il faut également noter le travail remarquable fait par les écoles partout en France. Vive le journalisme et vive les journalistes. »
Mélina RIVIÈRE