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[RÉSUMÉ] Le journalisme et l’IA : concrètement, on fait quoi ?

Tours 2024

27 Mar 2024

Retrouvez l’essentiel de l’événement : « Le journalisme et l’IA : concrètement, on fait quoi ? »

Yann Guégan, Carole Chatelain, Xavier Eutrope, Pierre Romera Zhang, Estelle Cognacq et Florent Rimbert étaient réunis pour parler d’intelligence artificielle. Photo : Baptiste Villermet/EPJT
Avec Carole CHATELAIN, présidente de l’AJSPI, Estelle COGNACQ, directrice adjointe de France info (Radio France), Yann GUÉGAN, vice-président du CDJM ; Florent RIMBERT, Responsable du Développement Numérique de l’APIG; Pierre ROMERA ZHANG, chef de la Technologie (ICIJ).

Animé par Xavier EUTROPE, journaliste à La Revue des Médias.

Les enjeux

Depuis un peu plus d’un an et l’arrivée de Chat GPT, l’IA se mange à toutes les sauces, jusque dans les médias. Les promesses sont impressionnantes. Les problématiques et les défis (techniques, éthiques, écologiques…) aussi. Concrètement, face à l’IA, on fait quoi ?

Ce qu’ils ont dit

Yann Guégan (vice-président du Conseil de déontologie journalistique et de médiation) :« Les différents outils n’ont pas forcément le même impact, la même dangerosité. Le CDJM (Conseil de déontologie journalistique et de médiation) les regroupe dans trois catégories : des outils à risque faible, d’autres à risque modéré et certains à proscrire. »

Estelle Cognacq (directrice adjoint de France Info) : « Il ne faut pas avoir peur de l’IA. C’est une grande révolution de notre monde industriel, comme il y a pu avoir l’automatisation dans les années 1910-1920. »

« Les IA génératives font beaucoup d’erreurs. D’après ma bio sur ChatGPT, je suis morte en 1950 ! »

Carole Chatelain (présidente de l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information) : « Il faut avancer très doucement dans ces domaines. Rien ne remplacera jamais l’humain. »

« L’IA nous pose un certain nombre de problèmes et de questions en tant que journaliste. »

À retenir

L’intelligence artificielle est l’un des enjeux les plus cruciaux pour les médias aujourd’hui. Pour autant, cela fait déjà plusieurs années que de nombreuses rédactions l’utilisent, sous des formes très diverses. Il n’existe pas une IA mais bien des IA, engageant des enjeux, des intérêts et des conséquences différents. Là où une IA qui aide à la retranscription ne présente que très peu de problèmes, les intelligences artificielles génératives posent de nombreuses questions en termes de déontologie et d’éthique.

C’est également au niveau de la législation que de nombreux enjeux se jouent. L’Union européenne a adopté l’AI Act il y a quelques semaines, afin de poser les bases d’une réglementation. Mais les rédactions sont aussi inquiètes du poids des GAFAM et autres géants du numérique, notamment sur la question des droits d’auteurs. L’accord de partenariat signé entre la rédaction du Monde et Open Ai soulève la question de l’indépendance future des médias face à l’intelligence artificielle.

Hugo Laulan (EPJT)