Présentation du projet Tadam avec Isabelle Féroc Dumez, directrice scientifique du centre pour l’éducation aux médias et à l’information en France (Clemi), Bérénice Vanneste, chargée de projets européens (Média Animation asbl), Emmanuel Wathelet, président du master en éducation aux médias.
Les enjeux
Réfléchir au rôle positif et négatif de l’intelligence artificielle, aborder ses implications déontologiques dans la production journalistique et analyser comment l’information générée par l’IA est reçue par le publique. Tels étaient les principaux axes discutés par les chercheurs lors de la conférence sur l’usage de l’IA et l’importance de l’éducation aux médias. Le but de celle-ci est de sensibiliser le public aux impacts des algorithmes dans les médias et d’échanger de bonnes pratiques journalistiques pour développer des ressources éducatives sur l’utilisation des outils IA en Europe.
Ce qu’ils ont dit
Isabelle Féroc Dumez. « Depuis 2022, ChatGPT est tombé dans les mains de tout le monde notamment des adolescents. L’IA est considérée comme un média, ce qui nous oblige aujourd’hui à la saisir comme une nouvelle thématique dans le périmètre de l’éducation aux médias. »
« Le premier pas à faire quand on sensibilise les gens aux impacts de l’intelligence artificielle c’est d’éduquer avec l’IA. Ne pas l’interdire à l’école mais enseigner aux élevés et étudiants comment s’en servir comme un outil d’assistance à la recherche d’information. »
« Il est nécessaire d’adopter une posture critique quand on utilise des outils IA tout en ayant conscience des enjeux et des effets de désinformation qu’ils peuvent produire. »
« Il est important de considérer l’IA comme un objet d’étude et de questionnement plutôt qu’un outil pour faire et ce en l’intégrant dans les programmes EMI dès l’école primaire à travers une sensibilisation aux risques. »
« Ce qui pourrait être intéressant dans l’éducation aux IA, c’est d’abord de développer le réflexe de les identifier et de repérer leur présence dans la production de l’information dans les médias. Ensuite, d’explorer leur principe de fonctionnement et leurs limites. Enfin, de s’interroger sur les intentions de leurs utilisateurs. »
« Même si on encourage l’introduction de l’IA dans les programmes de l’EMI, il ne faut pas oublier par ailleurs les vraies questions autour de la sociabilité. Le fait de prendre l’IA pour quelqu’un alors que c’est un outil. Je souligne qu’il ne faut pas dire “ChatGPT m’a dit” mais plutôt “le programme a répondu que”. »
Emmanuel Wathelet. « OpenAI a publié un article concernant la fiabilité de ses informations. Résultat : 42 % des faits sont vérifiables et fiables. »
« Brut a affirmé avoir utiliser l’IA pour traduire son contenu en plusieurs langues en précisant que le contrôle humain reste toujours nécessaire. »
À retenir
On ne peut pas nier que les intelligences artificielles sont devenues omniprésentes dans notre quotidien. Face à cela, il est important d’intégrer la sensibilisation de l’utilisation de ces outils dans les programmes de l’éducation aux médias. Au lieu de restreindre leur usage, il faudrait plutôt accompagner les élèves à développer un esprit critique leur permettant d’analyser le contenu généré par l’IA, de repérer les biais et de détecter les manipulation comme le deepfake et la désinformation. Ainsi l’éducation aux médias assurera l’exploitation des outils IA d’une manière éthique et responsable.
Walaa Bourbala (EPJT)