Retrouvez l’essentiel de la conférence « Esport : un nouveau terrain pour le journalisme ».
Antoine Burbaud, journaliste et co-fondateur des Cafés du sport tourangeau, Paul Arrivé, journaliste spécialisé esport à L’Equipe, Romain « Caelan », Albesa, fondateur et manager de la l’équipe esport tourangelle Solary et Nicolas Thouet, journaliste aux Cafés du sport tourangeau. Photo : Annabelle BOOS/EPJT
Avec Paul ARRIVÉ, journaliste spécialisé esport à L’Equipe et Romain « CAELAN ALBESA », fondateur et manager de l’équipe esport tourangelle Solary.
Animé par Antoine BURBAUD, journaliste et co-fondateur des Cafés du sport tourangeau et Nicolas THOUET, journaliste pour les Cafés du sports tourangeau
Les enjeux
En plein boom en France, l’esport est encore trop souvent associé à des clichés qui n’ont plus lieu d’être. Loin de s’en être affranchis, les médias traditionnels peinent à définir et mettre en place une couverture médiatique efficace du paysage esportif. Entre la communication des clubs et les médias spécialistes déjà existants, se faire une place peut sembler compliqué.
Ce qu’ils ont dit
Paul Arrivé (journaliste spécialisé esport à L’Equipe) : « A partir du moment où il y a un affrontement compétitif, des règles et des résultats, on peut considérer ça comme un sport. Le sport électronique à niveau professionnel en est une nouvelle forme ».
« Le public esport ne cherche pas à être représenté dans les médias traditionnels du fait d’une histoire conflictuelle entre les jeux vidéo et ces médias. On n’en est même pas aujourd’hui à respecter la discipline. »
« Les principaux concurrents des médias dans l’esport sont les éditeurs [de jeux vidéo, Ndlr] et les clubs qui produisent leurs propres contenus ».
« La vraie difficulté est d’avoir à suivre les résultats complets de plusieurs compétitions, dans plusieurs pays, le tout sur une dizaine de jeux différents. Les compétitions se chevauchent souvent aussi. Il fait hiérarchiser. »
« On essaye de traiter de sujets profonds, sociétaux autour de l’esport. C’est dur en termes de temps. Tout bouge très vite, il faut être réactif, tout en étant intéressant. »
Romain « Caelan » Albesa (fondateur et manager de l’équipe esport tourangelle Solary) : « L’esport englobe toutes les compétitions qui touchent aux jeux-vidéo. La seule limite est celle du développement de la ”scène“ de ces jeux, par ses créateurs mais aussi ses spectateurs ».
« L’esport est un milieu très jeune, en train de se former et de se construire. Le développement des joueurs ne suit pas le schéma traditionnel que l’on peut rencontrer dans le sport. Le profil type du joueur est celui d’un jeune qui arrête ses études pour se consacrer entièrement à la discipline avec entre 10 et 12 heures de travail par jour.
« Les qualités d’un bon joueur esport, on les retrouve dans tous les milieux compétitifs : la gestion du stress, la préparation mentale et physique, l’hygiène de vie. En tant que structure, on doit accompagner les jeunes joueurs dans leur développement. »
« Les journalistes doivent être bien informés pour vulgariser et doivent convaincre en interne de l’intérêt du sujet. Beaucoup de combats à mener pour des équipes très peu nombreuses. »
« On pourrait gagner dans l’esport à avoir plus de « statrification » des athlètes. Il y a énormément d’histoires à raconter, des parcours hors du commun. Il s’agit de créer un univers ».
À retenir
La démocratisation de l’esport dans les médias traditionnels doit passer par une refonte de la manière de couvrir ces contenus sportifs. Le public intéressé a déjà ses habitudes de consommation bien définies. L’enjeux pour les médias dit « traditionnels » est d’aller chercher ce public sur son propre terrain à défaut de pouvoir le convertir à une consommation plus conventionnelle des contenus. Il est plus compliqué de convertir un public non intéressé, le décalage est très important.
Jules Bourbotte (EPJT)