Avec Esther DURIN, directrice de recherche à l’Ihecs.
Animé par Nordine Nabili, journaliste et président du Master en presse et information à l’Ihecs.
Les enjeux
La confiance des citoyens dans les médias… Tel est le premier enjeu pour les journalistes dans leur travail au quotidien. Pourtant, cette affirmation n’est plus tout à fait vraie ces temps-ci et elle l’est de moins en moins à vrai dire. Quel est l’état des lieux de la confiance des citoyens belges en leurs médias ? Comment se comportent les publics face aux problématiques que rencontrent les médias dans la production d’une information ? Faut-il parler de public pour désigner les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs ou de citoyen ? Telles sont les questions qui ont alimenté cette conférence.
Ce qu’ils ont dit
Esther Durin. « La télévision est, en Belgique, le médium auquel les citoyens accordent le plus de confiance, juste devant la radio. »
« Facebook est le réseau social le plus utilisé pour s’informer sur le territoire belge. »
« Plus de la moitié des répondants à cette enquête sur la confiance dans les médias confient qu’il leur arrive d’éviter de s’informer. »
À retenir
En Belgique, comme partout, les journalistes cherchent à produire de l’information de la manière la plus qualitative qui soit. Mais ils se retrouvent, confronté, comme ailleurs, à des restrictions budgétaires (nouvelles technologies, IA) ou à des coûts de production de plus en plus élevés qui les desservent dans leur travail quotidien. Leurs productions sont remises en question par les citoyens qui se déportent sur d’autres vecteurs d’information, les réseaux sociaux, qu’ils jugent plus rapides, plus simples et parfois même plus dignes de confiance pour s’informer.
Alors, pour continuer de produire et d’être lus, écoutés, regardés par les publics ou citoyens, les médias, qu’ils soient publics ou privés, cherchent à être de plus en plus transparents dans leur façon de travailler en montrant, sur les réseaux sociaux, les rouages de la production d’une information. Ce, pour permettre aux citoyens de comprendre la fabrique d’une information qui se doit toujours d’être au service des publics davantage que d’intérêts économiques.
Les journalistes de demain seront-ils contraints de faire un journalisme de l’offre ou, au contraire, de se plier à un journalisme de la demande ?
David Allias (EPJT)