Retrouvez l’essentiel de l’événement « Baromètre social de Jean-Marie Charon : quel modèle économique pour la PQR ? »
Jean-Marie Charon. Photo : Clara Demajean/EPJT
Animé par Jean-Marie CHARON, sociologue français, ingénieur d’études au CNRS, chercheur associé au Centre d’étude des mouvements sociaux.
Les enjeux
Chaque année depuis 10 ans, le baromètre social des Assises du journalisme étudie le modèle économique de la presse quotidienne régionale (PQR). Parité dans le monde du journalisme, recul ou non du nombre de cartes de presse, concentrations des journalistes à Paris, tout est passé à la loupe. Cette année, l’accent est mis sur la PQR, son état et son avenir.
Ce qu’ils ont dit
Jean-Marie Charon (sociologue français, ingénieur d’études au CNRS, chercheur associé au Centre d’étude des mouvements sociaux) : « Depuis 2009, les effectifs de la profession diminuaient. Aujourd’hui, nous avons une petite bouffée d’air, nous sommes remontés à 34 051 cartes de presse (+ 1,25 %). »
« La précarité augmente : 64,2% des journalistes de moins de 30 ans sont en situation de précarité. »
« Nous nous rapprochons encore de la parité, avec 48,1 % de journalistes femmes, mais nous n’y sommes toujours pas. La majorité des nouvelles cartes de presse sont des femmes. »
« Le projet Tempo de France Télévisions risque de mener à des disparitions de postes. La rédaction parisienne a vu son travail extrêmement diminué, alors que les régions sont davantage mises à contribution sans augmentation de moyens. »
« Quelques titres observent un recul important de leur diffusion. Le groupe Rossel, dont fait partie La Voix Du Nord, le Courrier Picard et Paris Normandie, observe un recul de plus de 8 %. C’est une situation alarmante. »
« La presse quotidienne nationale n’a pas eu de grande révision de fond pour passer de l’imprimé au numérique. La presse régionale a dû se réinventer. »
À retenir
La presse quotidienne régionale ne va pas très bien. Plusieurs journaux, notamment ceux du groupe Rossel, observent un recul important de leur diffusion. Deux journaux voient ce recul atteindre plus de 10 %. Dans les territoires ultramarins, un nombre important de journaux disparaît. En métropole, seuls le Télégramme et Ouest-France semblent mieux se porter. Sur les dix dernières années, ce dernier a vu ses effectifs grossir de 8 %. Les plans sociaux ne cessent toujours pas, comme à Nice-Matin, La Voix du Nord ou encore Midi Libre.
La parité dans la profession continue de progresser, mais n’est pas totalement atteinte. Le nombre de journalistes augmente pour la première fois depuis plusieurs années. La précarité recule légèrement chez les jeunes journalistes, mais augmente quand on regarde l’ensemble de la profession.
Axel Monnier (EPJT)