Avec Noorwali KHPALWAK (Afghanistan), journaliste réfugié en France (Projet « Voix en exil »), Daria TIMCHENKO (Russie), journaliste réfugiée en France (Projet « Voix en exil »), Klaas GLENEWINKEL (Allemagne), directeur général de Media in Cooperation and Transition (MiCT) et Christophe LECLERCQ (Belgique), fondateur d’Europe Média Lab
Animé par Lailuma SADID (Afghanistan), journaliste et membre du conseil d’administration d’En-GAJE
Les enjeux
La conférence visait à répondre à des questions cruciales pour les journalistes contraints à l’exil : quels soutiens l’Europe peut-elle leur offrir aux journalistes en exil ? Comment surmonter les obstacles administratifs, financiers et professionnels auxquels ils font face ? Comment coordonner les politiques migratoires européennes pour les adapter aux réalités de ces journalistes ? Quels défis pour ces journalistes qui, malgré la distance, continuent de couvrir leurs pays ?
Ce qu’ils ont dit
Daria TIMCHENKO (journaliste réfugiée en France) « Chaque pays a ses propres lois concernant l’obtention des papiers. En France, par exemple, je suis une réfugié. »
Christophe LECLERCQ (fondateur d’Europe Média Lab ) « La Belgique compte des journalistes en exil qui viennent d’environ 23 pays différents. »
Noorwali KHPALWAK (journaliste réfugiée en France) : « Ce qui est aussi difficile, c’est la barrière de la langue, surtout en tant que journaliste »
À retenir
Parmi les panélistes, deux journalistes réfugiées en France : Noorwali Khpalwak, journaliste afghane, et Daria Timchenko, journaliste russe. Deux profils différents issus de deux pays aux histoires journalistiques distinctes. Noorwali Khpalwak a mis en garde contre la désinformation, un nouvel ennemi de la presse en Afghanistan, avec la prolifération de contenus de propagande produits par des non-professionnels de l’actualité, comme certains TikTokers pro-talibans, qui cherchent à rallier la diaspora afghane à leur cause. Daria Timchenko a expliqué les difficultés administratives auxquelles elle est confrontée en France, notamment la nécessité de prouver ses revenus à l’administration, en raison de son statut de réfugiée. Tous ont déploré la précarité financière, administrative et professionnelle à laquelle ils font face. Beaucoup de journalistes qualifiés se retrouvent à exercer des métiers qui ne reflètent pas leur expertise, une réalité dénoncée par plusieurs participants issus du public ainsi que par Christophe Leclercq et Klaas Glenewinkel, les deux experts du panel.
Que peut l’Europe pour les journalistes en exil ? La question reste, à l’issue du débat, toujours ouverte. Mais une chose est sûre : une aide légale, un soutien financier et un réseau sont indispensables pour permettre à ces journalistes de recommencer leur carrière. Les journalistes exilés, les experts et le public étaient unanimes à ce sujet.
Djenny Cifende (IHECS)