Avec Pablo AIQUEL, secrétaire général du Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), Lucile BERLAND, journaliste co-fondatrice de l’Observateur français des atteintes à la liberté de la presse (Ofalp), Laurent BIGOT, directeur de l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT), Thibaut BRUTTIN, directeur général chez Reporter sans frontières (RSF), David COLON, professeur d’histoire agrégé de l’IEP de Paris et chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po (Sciences PO), Leila de COMARMOND, journaliste et membre de la Société des rédacteurs des Échos, Alexis DENOUS, responsable du pôle information-communication de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) ; Cécile DUBOIS, coprésidente du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (SPIIL), Cyrille FRANK, fondateur de Mediaculture ; François-Xavier LEFRANC, président du Directoire de Ouest-France (Ouest-France), Damien LELOUP, journaliste membre de la CFDT, Peter LIMBOURG, directeur général de Deutsche Welle, Jérôme MORIN, journaliste membre du SNJ, Sophie TAILLE POLIAN, députée du groupe Ecologiste et Social à l’Assemblée nationale, Chloé WOITIER, rédactrice en cheffe au Figaro Economie, rubrique Médias-Tech (Le Figaro).
Animée par Steven JAMBOT, journaliste à RFI, producteur de l’émission L’atelier des médias et coordinateur éditorial des podcasts.
Les enjeux
Les plateformes numériques prennent une place prépondérante dans la diffusion de l’information au sein de notre société. Mais ces espaces sont aussi des endroits où les fake news et autres infox circulent très facilement, notamment sur les réseaux sociaux. Ainsi, comment résister face à la manipulation de l’information et aux algorithmes qui dictent le tempo de l’actualité ? Quels sont les dangers de cette manipulation de l’information sur les plateformes ? Quelles solutions face aux fake news, à la désinformation et aux bulles de filtres ? Comment former les journalistes mais aussi les citoyens face aux dangers de la désinformation ?
Ce qu’ils ont dit
Sophie Taillé-Polian (députée à l’Assemblée nationale) : « A l’Assemblée nationale, on milite pour adopter une loi dans la lignée des États généraux de l’information. »
Thibaut Bruttin (directeur général de Reporters Sans Frontières) : « Avant c’était la rareté qui faisait la valeur des choses, aujourd’hui c’est la viralité. »
Leila de Cormarond (journaliste des Echos) : « On a un élément d’espoir, c’est celui de développer les médias d’information de qualité. »
David Colon (Sciences Po) : « Il faut créer le débat sur une alternative d’un média social de service public. »
A retenir
Face aux dangers que représente la manipulation de l’information sur les plateformes, il est nécessaire pour les journalistes de retrouver la confiance des publics en mettant en place un cadre de garanties d’indépendance et de transparence des médias. Durant ce temps fort, les intervenants ont aussi évoqué la nécessité d’imposer un pluralisme des algorithmes qui vise à diversifier et démocratiser les systèmes de recommandation et de modération des plateformes numériques.
Au cours des discussions, certains acteurs ont également émis l’idée de créer un débat sur une alternative d’un média social de service public. Enfin, une autre proposition à retenir de cette Agora des Assises du journalisme 2025, c’est la nécessité d’orienter les investissements publicitaires vers des médias de qualité certifiés qui permettent de vérifier et de noter la fiabilité des sources d’information, comme le font la Journalism Trust Initiative (JTI) ou NewsGuard.
Antoine Camara (EPJT)