Avec Hussam HAMMOUD, journaliste syrien et source de révélations très sensibles sur l’Etat islamique (EI) pour plusieurs médias internationaux ces dernières années ; Dodie KHARKHELI (Géorgie), responsable de la stratégie du site On.ge ; Manar RACHWANI (Syrie), journaliste en exil ; Codou LOUM (Sénégal), journaliste chez Oxyjeunes Fm.
Animé par Ricardo GUTIERREZ (Belgique), secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes (FEJ).
Les enjeux
Entre l’Europe et l’Afrique se pose notamment la question des migrations, symbolisée par Frontex, le dispositif qui protège l’Europe des flux migratoires. Comment les journalistes africains voient-ils la couverture médiatique des journalistes européens sur la question de migration ?
Ce qu’ils ont dit
Houssem Hammoud. « J’ai été fixeur avant de devenir journaliste. J’ai fait des études d’ingénierie et je n’avais jamais pensé à devenir journaliste. Ce sont les circonstances d’une guerre qui ont décidé de mon métier. »
« Je suis toujours sous la menace de l’EI. Mais la probabilité qu’on me tue diminue au fur et à mesure que je m’éloigne de la Syrie. »
« Si j’ai pu avoir ce visa humanitaire pour pouvoir regagner le sol français, c’est grâce au soutien de la profession. »
Dodie Kharkheli. « Il faut faire un zoom arrière pour regarder au-delà de la frontière de son pays. »
« Les médias sont appelés à avoir plus de communication entre eux. »
« Sous le flux énorme des infos, le journaliste est toujours confronté à une deadline précise. Il est dans une course interminable et il n’a pas souvent le temps de creuser encore plus un sujet. »
Manar Rachwani. « Quand on évoque le traitement journalistique de la migration en Europe, il faut rappeler que l’Europe est composé de plusieurs pays et dans un seul pays, on peut trouver des partis de gauche et des partis de droite. »
« Quel est le récit qui prédomine ? Les migrants ou refugiés sont qualifiés de victimes par certains médias et sont une menace pour d’autres. »
Codou Loum. « Couvrir le sujet de la migration m’a permis de comprendre beaucoup de choses en tant que journaliste. »
« Le déclic est venu un jour en présentant l’actualité à la radio où je travaille. J’ai repris aveuglement une expression discriminatoire qui qualifiait à l’époque mon peuple et ce en lisant une dépêche internationale. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de bien choisir la terminologie en m’adressant à mes auditeurs. »
À retenir
La vision d’un journaliste dépend aussi de la rive sur laquelle il se trouve. L’équilibre est difficile à trouver pour proposer une couverture juste qui relate les événements tels qu’ils sont, sans être influencé par les discours officiels.
Lina Kamoun (EPJT)
.