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[LE RÉSUMÉ] #Lesmédias. Etudiants en journalisme, tous les mêmes?

Tours 2019

15 Mar 2019

Animé par Nordine Nabili, président de la section Presse-Information à l’IHECS (Institut des hautes études des communications sociales) de Bruxelles, avec Ines Belgacem, journaliste StreetPress, Katerine Belley-Murray, enseignante, technique de communication dans les médias au Cégep de Jonquière, Hamida El Bour, directrice de l’école de journalisme l’IPSI (Tunisie), Pascale Colisson, journaliste et responsable pédagogique de l’IPJ Paris, Marc Epstein, rédacteur en chef du service monde à L’Express et président de La Chance pour la diversité dans les médias et Aladine Zaïane, réalisateur JRI le jour et chauffeur livreur la nuit.

Les enjeux

Les médias se plaignent d’avoir toujours les mêmes profils venus des écoles de journalisme. Ces mêmes écoles renvoient la responsabilité aux rédactions, qui brideraient les néo-journalistes. Sur qui porter la responsabilité de ce formatage et comment y remédier ? C’est l’enjeu de cette conférence.

Ce qu’ils ont dit

Pascale Colisson : Les étudiants disent qu’on les ouvre sur diverses choses en école. Mais c’est une fois dans les médias qu’ils sont formatés car ils proposent des choses qui sont refusées dans les rédactions.

Marc Epstein : Le formatage est visible, principalement à l’audiovisuel. J’ai essayé de prendre des étudiants qui n’étaient pas passés par des écoles dans ma rédaction mais c’est très chronophage car un élève passé par une école a déjà de nombreuses compétences.

Ines Belgacem : J’ai fait le master de journalisme de Pontoise, une école non-reconnue, ce qui ferme des portes pour trouver un stage. Un système s’est mis en place, dès le concours. Chez StreetPress, on est un groupe attaché à la diversité et on le montre dans nos papiers. On cherche à former des gens avec des profils qui nous intéressent. Dans la StreetSchool, on ne demande pas de niveau d’étude particulier.

Aladine Zaïane : Il ne faut pas attendre une réponse des médias pour contrer le formatage. Ça doit venir de nous, des aspirants journalistes. Il faut y aller au culot, en indépendance. Plus on sera nombreux à casser les barrières, plus il y a de chance de changer.

Katerine Belley-Murray : Il n’y a pas de concours pour notre école. Les étudiants entrent avec leurs notes précédentes ou en présentant un portfolio d’articles ou de vidéos.

Hamida El Bour : Il y a des difficultés d’accès aux médias car beaucoup de médias ferment en Tunisie à cause difficultés financières. Les gens diplômés souffrent de précarité. Certains diplômés de l’IPSI se lancent dans des initiatives individuelles et essayent donc de casser le système classique des médias.

A retenir

Les écoles doivent réformer leurs modes de sélection des étudiants. Les concours notamment, qui sont la voie d’entrée principale. Les rédactions, elles, doivent plus s’ouvrir à différents profils et engager davantage de personnes ne sortant pas d’école. Elles doivent, en quelque sorte, prendre un risque, qui s’avère souvent payant. Plus globalement, l’école doit mieux faire son travail d’ascenseur social si l’on souhaite que les étudiants en journalisme soient différents. Enfin, l’accent ne doit plus être un facteur de sélection.