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[LE RÉSUMÉ] Les organisations professionnelles interpellent les politiques

Tours 2022

12 Mai 2022

Retrouvez l’essentiel de l’événement « les organisations professionnelles interpellent les politiques »

Sonia Reyne, Jean-Christophe Boulanger, Christophe Deloire, Yoann Labroux-Satabin et Emmanuel Poupard débattent de l’indépendance des médias et de la liberté de la presse. Photo : Lilian Ripert/EPJT

Animé par Isabelle Bords, journaliste à Ouest-France, avec Sonia Reyne, journaliste pigiste membre du bureau de la SNJ-CGT, Jean-Christophe Boulanger, président de Contexte et ex-président du SPIL, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, Yoann Labroux-Satabin, journaliste pigiste élu CFDT et à la CCIJP et Emmanuel Poupard, premier secrétaire du SNJ.

 

 

Les enjeux

Dans un contexte de crise économique et de concentration des médias, les organisations professionnelles militent pour mieux protéger la liberté de la presse et permettre aux rédactions de se défendre contre les pressions.

 

Ce qu’ils ont dit

Sonia Reyne : « On a besoin d’une volonté politique affirmée de lutte contre la concentration des médias. »

« Il y a urgence. Nous souhaitons lancer avec les autres syndicats un mouvement pour lutter contre la suppression de la redevance audiovisuelle. Cela affaiblirait encore plus le service public. »

«Le vrai problème est de savoir comment on s’oppose à des personnes comme Vincent Bolloré. Il faut vraiment réfléchir à comment on redistribue les aides à la presse pour permettre une plus grande pluralité. »

Yoann Labroux-Satabin : « Il y a besoin d’avoir une revalorisation des salaires des journalistes et particulièrement dans la pige. Un feuillet à moins de 60 euros nous paraît absolument impensable. »

«Il manque une grande instance indépendante de régulation des médias. Ce n’est pas le cas de l’Arcom.  »

Jean-Christophe Boulanger : « Les aides à la presse représentent 20 % des revenus des médias. Ce que l’on reproche, c’est qu’elles se concentrent majoritairement sur les journaux alors qu’aujourd’hui l’information est plurielle avec le numérique. »

Christophe Deloire revient en avant-propos sur l’enlèvement du journaliste français Olivier Dubois au Mali en avril 2021. Des applaudissements résonnent dans la salle.

« RSF a formulé dix propositions très concrètes pour protéger le journalisme au début de la présidentielle, reprises en grande partie dans la dernière semaine par La France insoumise et par Emmanuel Macron. »

Emmanuel Poupard : « La première règle pour qu’un journaliste fasse bien son métier est de lui donner de bonnes conditions de travail et un bon salaire. »

« On est toujours favorable à donner un droit d’opposition collective aux rédactions pour se protéger des pressions extérieures. Il faut leur redonner du pouvoir. »

« La loi Bloche de 2016 a permis de négocier une charte de déontologie au sein de la profession. La déontologie à géométrie variable, ça ne fonctionnera jamais. »

 

 À retenir

Les intervenants s’accordent sur le constat que la loi doit accroître la protection des journalistes pour réduire le risque de pression extérieure sur les rédactions. Ils estiment également que la redevance audiovisuelle doit être maintenue au risque d’affaiblir le service public.

Lilian Ripert