Retrouvez l’essentiel de l’événement « Enquêter sur les violences sexistes et sexuelles ».
Plusieurs journalistes se sont réunis mardi 10 mai 2022 aux Assises du journalisme de Tours pour un débat intitulé « Enquêter sur les violences sexistes et sexuelles ».
Photo : Aubin Eymard/EPJT
Avec Lorraine DE FOUCHER, journaliste pour Le Monde ; Giulia FOÏS, journaliste, animatrice de l’émission « Pas son genre » sur France inter ; Nadège IBANEZ, conseillère branches de la communication, des médias et des télécommunications de l’AFDAS ; Marine TURCHI, journaliste pour Médiapart ; Romain VERLEY, journaliste pour l’émission « Complément d’enquête ». Animé par Louise Audibert.
Les enjeux
Cinq ans après l’apparition du mouvement #Metoo, les violences sexistes et sexuelles sont toujours au cœur de l’espace médiatique. Encore récemment, des enquêtes journalistiques révélant des faits d’agressions sexuelles et de viols ont été publiées concernant Eric Zemmour et Patrick Poivre d’Arvor. Les révélations constantes sur ces violences soulignent l’importance du travail des journalistes qui met en lumière un sujet systémique.
Ce qu’ils ont dit
Romain Verley : « Je comprends pourquoi ces femmes n’ont pas parlé. Nous, les médias, sommes les champions des #Metoo dans le sport, dans l’église ou tout autre domaine mais pas chez nous. Il y a un silence radio, un silence télé. »
« J’ai été de suite confronté à mon statut d’homme, je me suis beaucoup documenté. J’étais un petit peu un éléphant dans un magasin de porcelaine. »
Marine Turchi : « 99% des affaires qu’on sort ne suscitent pas l’étonnement mais elles témoignent des alertes ignorées. »
« Libération de la parole est une expression journalistique paresseuse. La plupart du temps, ces femmes ont déjà parlé à un ami, à un collègue… »
Lorraine De Foucher : « La dénonciation de ces affaires est très peu souvent un problème de connaissance mais surtout de courage et de prise en main des choses. »
« Je pense qu’il faut comprendre que le viol n’a pas grand chose à voir avec le plaisir sexuel mais avec le pouvoir. »
Giulia Foïs : « Comme femme et ex-victime de viol, je suis admirative de ces femmes journalistes qui recueillent la parole des victimes. »
« Le contradictoire est essentiel dans une démocratie, il est donc important d’entendre la victime mais aussi l’auteur. »
À retenir
Les violences sexistes et sexuelles sont systémiques et leur apparition à la une des médias ne signifie pas qu’elles sont nouvelles. Enquêter sur ces faits est essentiel pour éduquer tous les acteurs de la société civile ainsi que les jeunes journalistes.
Aubin Eymard (EPJT)