Retrouvez l’essentiel de la conférence « Carte blanche à Guy Lagache »
Animée par Guy Lagache, directeur délégué aux antennes et à la stratégie éditoriale de Radio France.
LES ENJEUX
La presse fait aujourd’hui face à deux grands crises, selon Guy Lagache. D’un côté, la défiance de la part des Gilets jaunes, d’un autre, la prolifération des fake news. Ces deux sujets doivent nous interroger. « Ces crises nous rappellent un devoir. C’est d’abord et avant tout qu’il ne faut jamais cesser de penser contre nous-mêmes. »
Les fake news se diffusent de plus en plus sur les réseaux sociaux. Cela contribue à un état de défiance à l’égard de la presse. Le besoin de décryptage, d’ approfondissements des sujets… Cela prend du temps. « Ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Ces possibilités ne sont pas réalisables pour tous les médias, mais les services publiques peuvent se le permettre. »
CE QU’IL A DIT
Guy Lagache : « La crise des Gilets jaunes a amplifié une crise qui était là depuis longtemps et qui a témoigné de la méfiance à l’égard de la presse. Depuis quatre mois, l’ensemble des rédactions de France ont été interpellées, parfois agressées. C’est la première fois que nous avons dû mettre en place un système de protection pour que les journalistes fassent leur métier, pourtant on n’était pas à Alep, mais en France. C’est un fait marquant dans une démocratie comme la nôtre. »
« La radio est le média considéré comme le plus crédible par les Français. Il faut s’interroger sur le lien entre le public et les radios. En tant que médias de service publique, nous sommes libérés de certaines contraintes du privé. »
« Il faut toujours se remettre en question. Les critiques doivent nous pousser à réfléchir. Mais nous ne sommes pas des robots, nous restons des hommes et des femmes avec nos points de vue. »
À RETENIR
Quelques solutions sont évoquées : renforcer le rôle de Radio France dans l’éducation aux médias, pour expliquer aux jeunes la façon dont les journalistes travaillent, pour comprendre comment sont réalisées les émissions… Mais aussi aller à la rencontre des publics, tels que ces Cartes blanches, afin d’établir un dialogue, qui « enrichit les deux parties ».
Perrine BASSET