(Photo : Romain Leloutre/EPJT)
Animé par Jacques Trentesaux, directeur de la rédaction et co-fondateur de Médiacités. Avec Juliette Duquesne, journaliste et autrice ; Morgan Large, journaliste chez Radio Kreiz Breizh ; Michel Lepape, vice-président en charge de la coordination à la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricole du Centre-Val de Loire (FDSEA), céréalier à Saint-Flovier ; Samuel Petit, rédacteur en chef du Télégramme.
LES ENJEUX
La société se transforme et le regard change sur l’agriculture, en lien avec les questions environnementales. Les agriculteurs incarnent le rapport à la terre mais sont aussi critiqués selon le type d’agriculture qu’ils exercent. Eux dénoncent la vision donnée par les journalistes dans les médias. Ceux-ci ont parfois du mal à traiter des questions agricoles, par manque de temps, de connaissances ou à cause des pressions qu’ils peuvent subir.
CE QU’ILS ONT DIT
Samuel Petit : « On est de plus en plus éloigné du milieu agricole, on a une image fantasmée. C’est l’un des problèmes entre les médias et l’agriculture. »
« Quoiqu’on écrive, les agriculteurs nous le reprochent et les environnementalistes aussi. »
Michel Lepape : « On est des paysans, certains sont des taiseux. On aime rencontrer des gens, mais on a l’impression que les journalistes ne peuvent pas creuser les sujets, qu’ils n’ont pas le temps. »
« Il y a un discours qui est dicté, c’est sûr, c’est dommage. À l’image de la société, est-ce qu’on a gardé un sens critique ? C’est pareil dans l’agriculture, peut-être qu’on a perdu notre sens critique car on a perdu notre indépendance intellectuelle. »
Morgan Large : « On a dépossédé les agriculteurs de la capacité à communiquer eux-mêmes. La communication est pilotée par l’agroalimentaire. »
« Je ne suis pas persuadée que ce soit aux journalistes d’apporter des solutions. »
Juliette Duquesne : « Il y a des difficultés pour traiter le sujet agricole. À un moment, je me suis épuisée à pousser ces sujets à l’antenne donc j’ai décidé de faire du journalisme autrement : je suis maintenant journaliste indépendante. C’est révélateur du financement des médias et du débat médiatique actuel. »
À RETENIR
La discussion a mis en lumière des divergences sur la manière d’informer sur l’agriculture, entre les journalistes eux-mêmes. Certains type d’articles ou certains sujets peuvent faire craindre un agribashing mais c’est l’agriculture et non les agriculteurs qui sont au cœur des critiques.
Camille Granjard