Avec Agnes VERNET (France), vice-présidente de l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI), Josée-Nadia DROUIN (Canada), directrice générale de l’Agence science presse et Olivier ABALLAIN (France), directeur adjoint des études de l’ESJ Lille
Animé par Bálint Ablonnczy (Hongrie), cofondateur de Válasz Online.
Les enjeux
Quel est le coût humain et environnemental ses algorithmes d’intelligence artificielle dans le journalisme ? Faut-il utiliser l’IA pour toutes nos recherches du quotidien ? Ne faudrait-il pas repenser l’utilisation de ces outils pour le journalisme ? Comment agir en tant que journaliste face à ces nouveaux logiciels d’intelligence artificielle ? Comment éduquer les jeunes journalistes face à l’IA ? Telles sont les questions qui ont animé les trois intervenants durant toute la table ronde.
Ce qu’ils ont dit
Agnes Vernet. « Les jeunes journalistes ne doivent pas s’inquiéter d’être chassés par l’IA dans le futur. Ils doivent s’adapter et apprendre à utiliser cet outil et le voir autrement que comme des logiciels permettant des gains de productivité. »
« On parle de l’IA comme d’une “Révolution”, on peut enlever le “R” et parler seulement d’une “Évolution”. »
« Moi, ce qui me fait peur, c’est que l’audience de Tiktok n’ait plus du tout accès aux médias traditionnels… »
Josée-Nadia Drouin : « Nous avons remarqué que l’IA avait inventé dans certains des textes que nous avons produits des références à partir d’études qui n’existaient pas. »
Olivier Aballain : « En école de journalisme, l’objectif est de montrer aux étudiants la façon dont se servir d’outils d’IA, pour les aider dans leurs travaux, à un instant T. »
À retenir
« L’intelligence artificielle n’est pas une “révolution”, sinon, une “évolution” », selon Agnès Vernet et c’est en ce sens qu’elle doit être appréhendée. Elle ne doit ni faire peur aux jeunes journalistes qui s’apprêtent à intégrer les rangs de la profession, ni inquiéter les publics quant à la véracité d’une information (qui sera vérifiée par un journaliste). Mais par-dessus tout, l’intelligence artificielle ne doit pas être uniquement perçue, que cela soit par le milieu des médias ou par d’autres secteurs professionnels, comme un outil permettant des gains de productivité. Sans quoi il serait, toujours selon Agnès Vernet, impossible d’utiliser cet outil correctement.
C’est pourquoi, il est important de former à la fois les jeunes journalistes, mais également les journalistes qui occupent actuellement les rédactions à utiliser des outils qui sont, toujours, en constante évolution. Et par dessus tout, leur apprendre à ne considérer ces outils que pour ce qu’ils sont à cet instant T, sans en devenir dépendant. Un procédé dont se servent les entreprises qui créent des algorithmes d’intelligence artificielle pour créer d’autres outils et faire du profit.
David Allias (EPJT)