Avec Jelena COSIC, datajournaliste, membre de l’ICIJ, Lasse EDFAST, journaliste indépendant spécialisé en datajournalisme et sécurité numérique, Joseph SMITH, ingénieur informatique pour The Guardian.
Animé par Eva Wolfangel, journaliste spécialisée sur les nouvelles technologies.
Les enjeux
Comment l’intelligence artificielle s’intègre dans les pratiques du journalisme d’investigation ? À quel moment du processus informationnel l’utiliser ? Une opportunité pour explorer une plus grande quantité d’information et en accélérer le traitement ? Quelles précautions sont à prendre ? De nombreux enjeux au cœur de cette conférence.
Ce qu’ils ont dit
Joseph Smith. « Je ne vais pas vous parler d’intelligence artificielle. Je vais être plus précis et vous parler de large language model. »
Jelena Cosic. « Nous utilisons l’IA parce que nous avons un problème spécifique que nous voulons résoudre. Par exemple, lors du LuandaLeaks, nous devions traduire une grande quantité de documents dans un laps de temps assez restreint. On s’est servi de l’IA. »
« J’encourage tous les journalistes qui veulent commencer avec l’IA à travailler avec des personnes de la tech et à développer des idées ensemble. »
« L’IA n’a rien de magique. Son utilisation demande beaucoup d’efforts et de coopération. »
Lasse Edfast. « On ne devrait pas faire la même erreur que l’on a faite avec les réseaux sociaux. On ne devrait pas leur donner toutes nos données. »
« Quand des médias me demandent comment utiliser l’IA pour des tâches simples, je leur réponds de ne pas l’utiliser. À la place, il faut plutôt se demander ce qu’on peut faire sans. »
À retenir
La coopération et la coordination. C’est sur ces deux mots que se conclue la conférence. Au sein même de la profession, mais pas seulement. Il y a un réel enjeu pour les journalistes d’investigation à s’associer avec des experts du monde de la tech afin de concevoir et développer ensemble des outils. Par souci d’indépendance et de transparence des méthodes utilisées. L’usage de l’IA est à concevoir strictement comme un outil de travail avec un cadre et un objectif d’usage clairement défini. « Ça n’a rien de magique », insiste Jelena Cosic. Il ne viendra jamais remplacer le travail humain.
Marion De Windt (Ihecs)