CONTEXTE
Dans un article (en arabe), publié, le 27 octobre 2024, avec en support, un fac-similé du communiqué N° 000467, du 26 octobre courant susmentionné, alakhbar.info a affirmé : « La police de la wilaya de Nouakchott Ouest a convoqué deux étudiants militaires de l’Institut préparatoire aux grandes écoles d’ingénieurs, après qu’ils ont publié ce que la police a qualifié d’offense à des symboles nationaux.
Dans un communiqué, le commissariat central de la police du Ksar, dans la wilaya de Nouakchott Ouest, a déclaré que les deux étudiants avaient diffusé, dans un groupe affilié à l’institut, des contenus jugés offensants envers des symboles nationaux, lesquels ont été documentés.
Le commissariat a confirmé que les étudiants concernés seront convoqués pour être interrogés au sujet de cette affaire, avant que celle-ci ne soit transférée au parquet une fois l’enquête achevée.
Le communiqué de la police ne mentionne ni les noms des étudiants ni la nature des contenus publiés, ni les personnes visées par ces propos. »
La même information a été reprise (en arabe), le même jour, par les sites rimpost.net ; mauriweb.info ; et la page Facebook de mushahihtv qui compte 33000 followers avec 20 réactions sur cette publication.
EXPLICATIONS
Pour rappel l’offense aux symboles nationaux est punie par la « Loi portant protection des symboles nationaux et incrimination des atteintes à l’autorité de l’Etat et à l’honneur du citoyen ».
En entamant son enquête de vérification de l’information, l’équipe de fact-checking du Quotidien de Nouakchott a très vite constaté que le communiqué N° 000467 du 26 octobre courant émis par le Commissariat central du ksar, de la Wilaya Ouest de Nouakchott, et signé de la main du Commissaire Isselmou était, en vérité faux. D’une part ce commissariat a, depuis un certain temps, changé d’appellation puisqu’il a été rebaptisé « Direction Régionale de la Sûreté – Wilaya Nouakchott Ouest » ; d’autre part le commissaire Isselmou dont la signature figure sur le Communiqué est en prison depuis une année suite à son implication dans l’affaire « Souvi ».
Le même jour, trois heures plus tard, alakhbar.info a publié un article (en arabe) de démenti du complexe polytechnique dont les deux élèves sont issus, en ces termes : « Une source au sein du complexe « Polytechnique » a démenti toute connaissance d’une convocation de la police concernant l’un de leurs étudiants, à la suite de la diffusion d’un communiqué attribué à la police mentionnant la convocation de deux étudiants du complexe pour infraction à la loi sur les symboles nationaux.
La source a précisé que la police n’a convoqué aucun des étudiants du complexe et qu’ils n’ont aucune information sur une éventuelle infraction de l’un d’eux par à la loi… »
Cet article a été repris le même jour par le site web elbeyan.info .
Enfin, le site web alakhbar.info a publié, le 29 octobre courant, un article faisant office de démenti de la part de Direction Générale de la Sûreté Nationale en ces termes « La Direction générale de la Sûreté nationale a démenti que deux étudiants militaires aient été convoqués par le commissariat central du Ksar. Dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, la Direction de la Sûreté a affirmé que ces informations étaient «dénuées de tout fondement».
Cet article a été repris par les sites web sahafati.com et mauriweb, en arabe, et ce à la même date.
CONCLUSION
L’analyse de toutes ces informations montre que le site web alakhbar.info, croyant avoir trouvé un scoop, avait publié le Communiqué susmentionné sans prendre la peine d’en vérifier l’authenticité. Il s’agit, en vérité, d’un faux communiqué, fabriqué de toutes pièces par des logiciels dans un but avéré de mésinformation. Non, aucun étudiant militaire de l’Institut préparatoire aux grandes écoles d’ingénieurs n’a été convoqué par la police pour offense aux « symboles nationaux ».
Med AHMED
Lire l’article original sur Le Quotidien de Nouakchott : https://lequotidien.mr/?p=22380&lang=fr