Retrouvez l’essentiel de l’événement « Atelier de recherche : le journalisme de sport ; frontières, reconnaissance et légitimité d’une spécialité discréditée »
Céline Ségur, Natacha Lapeyroux, Valérie Bonnet, Mathias Valex et Emmanuel Marty Photo : Mourjane Raoux-Barkoudah/EPJT
Avec Valérie BONNET, professeure des universités en Sciences de l’information et de la communication LERASS Université Toulouse 3 ; Natacha LAPEYROUX, Postdoctorante Université libre de Bruxelles (Belgique) ; Mathias VALEX, maître de conférence ELICO Université Lyon 2.
Co-animé par Emmanuel MARTY, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication & Céline SÉGUR, CREM Université de Lorraine.
Les enjeux
Le journalisme de sport est souvent vu comme un domaine moins sérieux que d’autres rubriques au sein des rédactions. Se pose aussi la question du rapport aux sources, notamment en presse quotidienne régionale, mais aussi de la légitimité des femmes.
Ce qu’ils ont dit
Valérie Bonnet (professeure des universités en Sciences de l’information et de la communication LERASS Université Toulouse 3) :« Dès le début dans les médias, il y a eu ce débat de recruter soit des communicants, soit des techniciens pour le commentaire sportif. »
Natacha Lapeyroux (postdoctorante Université libre de Bruxelles) :« La question de la passion est centrale dans le journalisme sportif. Et on considère souvent que les femmes sont moins passionnées, donc elles sont moins considérées. »
Mathias Valex (maître de conférence ELICO Université Lyon 2) :« En tant que journalistes de sport, on est perçus comme des personnes qui s’amusent. »
« Les journalistes de sport dans les médias locaux ont un rapport aux sources particulier. Entre esprit critique et préservation de leur terrain. »
« Le sport d’élite féminin est souvent relégué dans les pages départementales en presse locale, sous prétexte de logiques d’audiences. »
« Les « lives » web offrent beaucoup plus de liberté aux journalistes et aux commentateurs, qui peuvent se permettre des blagues etc. »
À retenir
Le journalisme de sport est un domaine qui a toujours souffert d’un manque de légitimité. Vu comme une rubrique où les journalistes s’amusent, les reporters sont souvent critiqués au sein même des rédactions. Les femmes souffrent encore plus dans ce secteur dominé par les hommes. Comme si la passion du sport était un concept masculin, elles sont souvent reléguées au second plan et doivent jouer des coudes pour être reconnues. La question de la diffusion du sport féminin est également une problématique et les médias se cachent souvent derrière des logiques de rentabilité et d’audiences.
Pour la presse locale, il y a également un rapport aux sources qui est complexe. Les journalistes sont constamment au contact des sportifs et des clubs. Ils doivent donc osciller entre esprit critique et maintien de ce lien. Enfin, il semble que le métier de journaliste de sport s’est professionnalisé au fil du temps, avec des journalistes de plus en plus experts.
Florian Pichet (EPJT)