Retrouvez l’essentiel de l’événement « Violences, corruption, dopage : quelle investigation dans le journalisme de sport ? »
Marc Leplongeon, Emmanuelle Anizon, Tarek Kai et Thierry Vildary. Photo : Clara Demajean/EPJT
Avec Emmanuelle ANIZON, journaliste L’Obs, Marc LEPLONGEON, journaliste l’Equipe et Thierry VILDARY, journaliste France Télévisions.
Animé par Tarek Kai, journaliste France 24.
Les enjeux
Violences, corruption, dopage… Quelle investigation dans le journalisme de sport ? Comment mener des enquêtes sur les abus dans le monde du sport, dans un milieu où la libération de la parole est encore difficile ? Telles sont les questions qui ont animé les trois intervenants durant toute la table ronde.
Ce qu’ils ont dit
Emmanuelle Anizon (journaliste pour L’Obs) : « La médaille est le plus important dans le sport. Comme les entraineurs ont le droit de « tout » sur le corps de l’athlète, ils sont encore très protégés par les fédérations. »
« Le temps est essentiel. C’est important de laisser du temps aux victimes pour témoigner. Mais c’est vrai qu’on en a de moins en moins dans notre métier. »
« Après une enquête la pression juridique est forte. Il y a toujours des coups de fil passés à notre direction. Il faut avoir confiance en ses chefs. Il y a plein de méthodes possibles pour déstabiliser un journaliste. »
Marc Leplongeon (journaliste pour L’Equipe) : « On a parfois tendance à croire à un « journalisme boîte aux lettres ». Les sujets viennent rarement à nous, on fait beaucoup de papiers d’initiatives. Mais plus on cultive notre réseau et plus les gens du monde du sport viennent se confier. »
« Combien d’affaires de dopage en France ? On peut les compter sur les doigts de la main. Les enquêteurs ont en réalité très peu de moyens sur le terrain. »
Thierry Vildary (journaliste pour France Télévisions) : « Dans le sport il y a une règle : ce qui se passe dans le vestiaire reste dans le vestiaire. C’est l’omerta. Il y a une confusion entre le règlement et la loi. Et ça, le monde du sport a du mal à l’accepter. »
À retenir
Le monde du sport se protège en définissant ses propres règles. Les fédérations protègent encore trop leurs entraîneurs au détriment de leurs licenciés. Depuis plusieurs années, la parole des victimes commence à se libérer mais est toujours le fruit d’un long processus de réflexion. Les journalistes doivent arriver à se libérer des pressions pour enquêter correctement sur les affaires d’abus. Un bon accompagnement de sa hiérarchie facilite grandement le travail de ces derniers.
Baptiste Villermet (EPJT)