Retrouvez l’essentiel de l’événement « L’Agora des Etats généraux de l’Information (2e partie) »
Pascal Ruffenach, Romain Colas, Sébastien Soriano. Photo : Julien Grohar/EPJT
Avec Pascal RUFFENACH, président du directoire du groupe Bayard, Sébastien SORIANO, président de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse et de nombreuses associations et syndicats représentants les journalistes.
Animé par Romain Colas, journaliste à La Correspondance de la Presse.
Les enjeux
L’intelligence artificielle (IA) a fait de tels progrès ces dernières années qu’il peut être compliqué de dissocier le travail réalisé par des êtres humains de celui fait par les IA. Cette situation interroge le travail des journalistes et leur avenir. Entre fakenews, complotisme et GAFAM, la place du journaliste est remise en cause. Dans le même temps, l’éducation aux médias et à l’information semble de plus en plus nécessaire (EMI).
Ce qu’ils ont dit
Sébastien Soriano (Président de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) : « 69 % des contenus climatosceptiques sur Facebook viennent de 10 comptes. Pourquoi ce sont ces contenus qui sont mis en avant sur les réseaux ? »
« Il faut promouvoir des bons algorithmes qui vont faire des choix. C’est de cette manière que l’on va tirer le secteur vers le bon sens. »
« Aujourd’hui la voix qui est suivie au niveau des grandes plateformes pour réguler les réseaux, c’est une règle européenne. Ce qui se pose, c’est la question du dialogue entre les instituions de l’UE et les institutions nationales. »
Pascal Ruffenach (Président du directoire du groupe Bayard) : « Pour ne pas avoir à faire de modération, certaines plateformes se retirent pour se consacrer au divertissement. On prive le citoyen d’une source d’information à force de trop complexifier. »
« La difficulté pour des abonnés jeunesse, recevoir 12 éditions par an, c’est un peu ringard. On a un vrai souci pour intéresser les citoyens, seulement 11% des français sont abonnés. C’est beaucoup moins que dans les pays du Nord. Il faut valoriser les patrimoines. »
Marc Epstein (Président de La Chance) : « Sur l’éducation aux médias, il faut changer d’échelle. À la Chance, on s’est rendu compte qu’il fallait intervenir dès la maternelle. Il y a encore des zones blanches pour l’éducation aux médias. »
retenir
La banalisation des réseaux sociaux comme moyen de partager l’information modifie la place des médias, de la presse et le rôle des journalistes. L’Intelligence artificielle redéfinit le journalisme dans le rôle de partage de l’information. Ce n’est plus l’homme qui propage l’information mais des algorithmes qui mettent en avant des informations derrières lesquelles les journalistes s’effacent. La modération devient plus importante quand ces contenus diffusés à un public toujours plus large ne sont plus contrôlés par l’homme. Lorsque 69 % des contenus climatosceptiques sur Facebook viennent de 10 comptes, il faut questionner la raison pour laquelle ces contenus sont mis en avant.
Face aux fausses informations, lutter contre la désinformation devient nécessaire. Dès le plus jeune âge, pourquoi pas « dès la maternelle et dans toutes les zones géographique avec l’éducation aux médias et à l’information (EMI) » estime Marc Epstein, Président de La Chance. C’est toute l’éducation citoyenne à l’information et aux médias qui doit être repensés avec le numérique, les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle.
Lucas Gault (EPJT)