[RÉSUMÉ] Parasport : le sport retrouvé ?

Tours 2024

27 Mar 2024

6 minutes de lecture

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Parasport : le sport retrouvé ? »

Julien Soyer, Laure Pécaut-Rivolier, Guillaume Papin et Ryadh Sallem Photo : Julien Grohar/EPJT 

Avec Laure PÉCAUT-RIVOLIER, conseillère ARCOM, Julien SOYER, ex-champion pongiste et journaliste de sport Ouest-France, Ryadh SALLEM, parasportif et membre du comité paralympique et Guillaume PAPIN, journaliste France Télévisions

Animée par Pascal PARSAT, expert du “vivre ensemble” Audiens

Les enjeux

Rendre le handicap naturel au sein de la société est un enjeu important vis-à-vis duquel la couverture médiatique du parasport, en plein développement, a un rôle à jouer.

 

Ce qu’ils ont dit

Laure PÉCAUT-RIVOLIER (conseillère ARCOM) : 

« Du côté de l’ARCOM, nous avons mené plusieurs études sur le parasport, dont une sur l’évolution de sa diffusion. Les courbes sont très très claires et montrent une explosion assez rapide des retransmissions. En 2024, on va atteindre un niveau que nous n’avions jamais eu. »

« Il faut que la diffusion de parasport tout au long de l’année devienne une évidence. Les médias jouent beaucoup dans la représentation que l’on se fait des choses en général. »

Julien SOYER (ex-champion pongiste et journaliste de sport Ouest-France) : 

« Londres a été une véritable révolution, avec le retour des jeux en Europe. Les stades et les salles étaient bondés, je suis sorti de là en me demandant si je n’allais pas reprendre le sport de haut niveau juste pour vivre des moments comme ça. Je ne pensais pas qu’on arriverait à vivre de tels jeux, à avoir un tel engouement pour les paralympiques. »

« Quand on parle d’accessibilité, on espère qu’en sensibilisant les jeunes et en intégrant le handicap au monde ordinaire, ce sera aussi une ouverture dans le monde de l’emploi, dans la société. C’est ce qu’on attend des Jeux de Paris. »

Ryadh SALLEM (parasportif et membre du comité paralympique) : 

« Nous, les athlètes paralympiques, ne sommes pas des exceptions. Nous aussi on a choppé le virus de la passion. Si on nous présente comme des exceptions, les gamins qui ont eu un accident vont se dire que le sport, ce n’est pas pour eux. »

« Grâce aux médias, les gens n’ont plus honte d’être handicapés et ils en parlent. Jusqu’à il y a quelques années, c’était une honte et les gens s’en cachaient. Aujourd’hui ce n’est plus un problème, les gens en parlent librement et sainement. »

« La question est de savoir comment traiter de ces sujets journalistiquement sans tomber dans le voyeurisme. Il faut choisir les bons mots pour ouvrir l’imaginaire sans réduire les personnes. »

Guillaume PAPIN (journaliste France Télévisions) : 

« Il faut parvenir à banaliser le handicap et à le rendre naturel. Je pense que les Jeux de Paris vont nous permettre de passer un cap sur ce point. »

« Pour traiter les jeux Paralympiques, il faut utiliser des mots simples et ne rien changer par rapport au traitement des jeux Olympiques. Il ne faut pas faire de misérabilisme, faire attention à certaines expressions, mais il ne faut pas non plus se mettre des barrières. »

À retenir

La couverture du parasport est en pleine expansion, et les Jeux de Paris devraient marquer une nouvelle étape importante dans son développement. La diffusion du parasport permet de gommer les différences de traitement entre athlètes olympiques et paralympiques, et le dispositif exceptionnel de France Télévisions devrait les rapprocher encore un peu plus.

Banaliser le handicap à travers le traitement du sport, c’est traiter des Jeux paralympiques de la même manière qu’on traite les Jeux olympiques. Cette démarche doit avoir des conséquences sur la société de manière générale, sur la manière dont le handicap est perçu dans l’espace public, dans le monde du travail, etc. Les médias jouent un rôle essentiel dans la représentation que la société se fait du handicap : banaliser son traitement et le rendre régulier permet aux personnes handicapées de sortir de la honte qui pouvait être la leur il y a encore quelques années et d’en parler sainement.

Noé GUIBERT (EPJT)