Retrouvez l’essentiel de l’événement « Éthique, chartes et cartes de presse »
Hervé RONY, Kathleen GROSSET, Jacqueline PAPET, Catherine LOZAC’H et Bénédicte WAUTELET. Photo : Clara Lebarbey/EPJT
Avec Kathleen GROSSET, présidente du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), Catherine LOZAC’H, présidente de la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels (CCIJP), Hervé RONY, directeur de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM), Bénédicte WAUTELET, vice-présidente de la CCIJP et Stéphane JOSEPH, directeur de la communication de la SCAM.
Animé par Jacqueline PAPET, présidente de la section journaliste de la CPNEF audiovisuelle.
Les enjeux
L’accord ou non de la carte de presse aux journalistes fait débat. Si la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) a accordé plus de 34 000 cartes de presse en 2023, une tribune de journalistes recalés par la Commission a remis sur la table le débat : à qui accorde-t-on la carte de presse ?
Ce qu’ils ont dit
Kathleen Grosset (présidente du Conseil de déontologie journalistique et de médiatique) : « Au conseil de déontologie, on étudie les actes journalistiques, on ne différencie pas les journalistes encartés et ceux qui n’ont pas de carte professionnelle. »
« Les saisines du conseil de déontologie peuvent viser des médias d’opinions, des médias professionnels : peu importe l’origine du média et sa ligne éditoriale. »
« Au CDJM, on répond aux saisines des requérants qui ont vu des fautes journalistiques. Plus de 70 % viennent du public, les journalistes saisissent le Conseil pour des problèmes de non-citation par d’autres collègues journalistes. »
« On s’appuie sur la charte d’éthique de 1918, la charte de Munich de 1971 et la charte mondiale d’éthique de 2019 adoptée à Tunis. »
Catherine Lozac’h (présidente de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels, CCIJP) :« Plus de 34 000 cartes de presse distribuées en 2023 : la Commission est capable de s’adapter aux nouveaux médias, podcasts, newsletters, chaînes Youtube. »
Sur le cas de Victor Castanet, ou d’autres journalistes qui n’ont plus de carte, « il n’était plus dans les clous : il était dans l’édition et non plus journaliste professionnel. »
« Il n’est pas question à la Commission de juger qui est bon ou mauvais journaliste. On est là pour dire qui est un journaliste professionnel et qui ne l’est pas. »
Sur les correspondants à l’étranger : « Ils ont une forme de protection salariale et sont titulaires de la carte de presse, mais ont une grande précarité et insécurité sociale. Il y a un vide juridique : ils peuvent à tout moment perdent leur droits sociaux. »
« On a trois missions : donner une carte à ceux qui correspondent aux critères, être attentif à la situation de chacun, respecter que le bien commun du journalisme reste quelque chose de solide. La carte doit rester un ciment du métier. »
Jacqueline Papet (présidente de la section journaliste de la CPNEF audiovisuelle) : « La CCIJP laisse sur le bord de la route beaucoup de journalistes, surtout dans l’audiovisuel avec les documentaristes. »
Stéphane Joseph (directeur de la communication de la Société civile des auteurs multimédia, SCAM) : « Actuellement, on attribue la carte selon le salaire. La SCAM voudrait un couloir secondaire pour examiner les autres cas, elle voudrait qu’on regarde le travail journalistique concret. »
« Ne pas attribuer de carte à un demandeur, c’est nier son travail journalistique. »
« Neuf fois sur dix, la Commission d’appel de la CCIJP fini par leur accorder la carte. »
Hervé Rony (directeur de la SCAM) : « À la SCAM, on est attentif à la protection des auteurs qui font un travail journalistique. Il faut trouver un consensus, un sésame qui leur permettrait de faire leur travail sans encombre. »
« Vous n’entendrez jamais la SCAM remettre en question la carte et la Commission. »
À retenir
Les sujets d’éthique et des chartes de presse ont été quelque peu oubliés par les intervenants. Sur le question de l’accord des cartes de journalistes professionnels, le débat était houleux entre les intervenants de la SCAM et de la CCIJP. La Commission a défendu ses missions : dire qui est journaliste professionnel et qui ne l’est pas, selon des critères de salaires. La SCAM a répondu qu’elle aimerait que les auteurs qui font un travail journalistique soient aussi protégés.
La présidente du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) a expliqué les missions du Conseil et comment les saisines sont traitées.
Clara LEBARBEY