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[RÉSUMÉ] Journalistes et lanceurs et lanceuses d’alerte : comment travailler ensemble ?

Tours 2024

26 Mar 2024

Retrouvez l’essentiel de l’événement « Journalistes et lanceur.euse.s d’alerte : comment travailler ensemble ? »
Ariane DENOYEL, Daniel IBANEZ, Nassira EL MOADDEM, Alexandre BUISINE, Agnès NAUDIN. Photo Jules Bourbotte/EPJT
Animé par Ariane DENOYEL journaliste indépendante, Daniel IBANEZ co-fondateur de la Rencontre annuelle des lanceurs d’alerte, Nassira EL MOADDEM journaliste pour Arrêt sur images, MAlexandre BUISINE journaliste et membre du Syndicat national des journalistes et Agnès NAUDIN ex-capitaine de police, journaliste et lanceuse d’alerte. 

 

Les enjeux

Les lanceurs d’alerte sont à l’origine de grands scandales relayés dans les médias. Ce sont eux qui choisissent à un moment de prendre le risque de s’exposer pour faire valoir le droit de savoir. Les journalistes sont leurs relais. Leur bonne collaboration est essentielle.

 

Ce qu’ils ont dit

Daniel Ibanez (co-fondateur de la Rencontre annuelle des lanceurs d’alerte) : « Être lanceur d’alerte, c’est transmettre une information d’une gravité certaine, et attendre des mesures derrière. »

« Il y a une vraie différence entre journalistes et lanceurs d’alerte. Le journaliste interroge la contradiction alors que le lanceur d’alerte ne peut pas l’interroger. »

Agnès Naudin (journaliste, lanceuse d’alerte, ex-capitaine de police) : « Le trait commun des lanceurs d’alerte est l’aversion à l’injustice. »

« C’est quand nous rentrons dans le système des représailles que nous devenons lanceur d’alerte. Pourtant, juridiquement je n’ai toujours pas ce statut-là. »

Alexandre Buisine (journaliste et membre du Syndicat national des journalistes) : « La pierre angulaire du journalisme et des lanceurs d’alerte est la protection du secret des sources. »

« Il doit y avoir une relation de confiance entre eux et une culture du doute de la part du journaliste. Cela demande du temps. »

« Un journaliste lanceur d’alerte se doit de vérifier ses informations mais aussi d’être vérifié. Le fait de passer par un média agit comme un filtre qui protège le lanceur d’alerte. »

Ariane Denoyel (journaliste indépendante) : « Dans les rédactions, il existe une allergie à la complexité et nous, les lanceurs d’alerte, nous arrivons avec des sujets complexes. »

« J’arrive souvent avec d’énormes sujets, mais les médias ne savent pas où me placer. Des scandales de santé publique, il y en a tout le temps. Mais les rédactions ont peur d’alimenter le complotisme. Le Covid a encore tout re-vérouillé. »

 

À retenir

Pour un lanceur d’alerte, convaincre une rédaction qu’il possède une bombe entre ses mains relève du combat. Accusés de complotisme, soumis aux doutes permanents des journalistes et devant faire face aux murs administratifs, les lanceurs d’alerte sont vulnérables. Reconnu juridiquement, ce statut met du temps à être obtenu. Selon Agnès Naudin, les journalistes sont soumis à trop de contraintes hiérarchiques qui les empêchent d’être des lanceurs d’alerte.

Susie Bouyer