(Photo : Alexandre Camino/EPJT)
Retrouvez l’essentiel de l’événement « Des médias « 0 carbone », est-ce possible ? La responsabilité des journalistes »
Animé par Olivier Monod, journaliste scientifique pour Libération, avec Jon Henley, correspondant Europe pour The Guardian ; Hanna Lundquist, journaliste spécialiste des médias pour Journalisten (Suède) ; Cédric Ringenbach, fondateur de La Fresque du climat ; Gilles Van Kote, directeur délégué aux relations avec les lecteurs au journal Le Monde.
LES ENJEUX
Quatre journalistes de plusieurs pays ont échangé sur la question du traitement de l’urgence climatique dans leurs rédactions. Le but : faire un état des lieux des pratiques en vigueur dans différentes rédactions et s’interroger sur la façon dont les journalistes peuvent encore, à leur échelle, aborder l’environnement dans leurs colonnes.
CE QU’ILS ONT DIT
Jon Henley : « Au Guardian, nous avons par exemple décidé de changer tout notre vocabulaire lié à l’urgence climatique. Le changement climatique est le sujet majeur des années à venir. Nous avons un souci de transmettre au lecteur l’urgence de la situation. »
« Nous essayons, dans notre journal, de montrer comment la crise climatique peut impacter les futurs événements politiques, sociaux ainsi que les cours migratoires. Notre travail journalistique est de fournir une clarté, un résultat précis sur cette thématique, sans erreur. La responsabilité journalistique, elle est là. »
Hanna Lundquist : « En Suède, le journalisme climatique va bien. Il se porte mieux que jamais dans le pays de Greta Thunberg. Entre 2018 et 2019, la présence du climat dans les médias du pays a augmenté de 100 %. Dans les journaux, toutes les sections traitent un peu de cet enjeu. »
« Je pense qu’à l’avenir, nous devons développer le contenu d’investigation sur ces sujets. »
Gilles Van Kote : « Les questions du climat, de l’exploitation des ressources, du lien entre l’activité humaine et la nature par exemple ne sont plus remises en cause. »
« Notre boulot, c’est d’aider nos lecteurs à tout comprendre pour qu’ils puissent prendre des décisions de citoyens. Et ce travail, nous devons le faire le mieux possible pour que les publics retrouvent confiance dans les médias »
Cédric Ringenbach : « Dans la presse, la formation est un mot tabou. Nous parlons de sujets techniques. Nous n’avons pas la science infuse. Il y a une nécessité pour les journalistes de se former. »
« Il y a un vrai enjeu de préparer l’opinion publique aux fake news environnementales ainsi qu’à un climato-scepticisme qui risque de s’accroître. »
À RETENIR
Entre aménagement éditorial, choix des sujets et relation avec les lecteurs, les intervenants ont comparé leurs pratiques dans leurs journaux. Ce moment d’introspection journalistique a mis en exergue des pistes de réflexion pour développer le traitement médiatique de la crise climatique. Les professionnels présents à cette conférence ont notamment évoqué le besoin de développer la formation scientifique des journalistes, ainsi que la nécessité de promouvoir du contenu d’investigation environnemental.
Alexandre Camino