Lors de l’inauguration des premières Assises internationales du journalisme de Tunis, jeudi matin, le président des Assises, le chef du gouvernement tunisien et l’ambassadeur de France ont souligné l’importance de cet événement pour la préservation de la liberté de la presse en Tunisie.
« C’est le début d’une belle aventure ». Il est 9h15, dans la Cinémathèque de la Cité de la Culture, quand Jérôme Bouvier, le président des Assises internationales du journalisme déclare ouverte, sous les applaudissements des visiteurs, la première édition des Assises du journalisme à Tunis. Aux côtés de l’ambassadeur français à Tunis, Olivier Poivre D’Arvor, et le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, Jérôme Bouvier a profité de ce discours inaugural pour remercier tous ceux qui ont cru en la nécessité du projet et ceux qui ont aidé à le bâtir.
« Nous avions de plus en plus de demandes de la part de nos amis tunisiens pour participer à ce rendez-vous exceptionnel. C’était un véritable rêve d’organiser un événement aussi exigeant qu’en France qui permettrait d’avoir un pied dans chaque rive de la Méditerranée », a souligné Jérôme Bouvier, qui a pris la parole en premier. « L’objectif est d’assurer le maintien de la liberté de la presse et d’expression, à savoir tout ce qui fait que nous pouvons avoir une information de qualité. »
« L’État doit prendre ses responsabilités »
Youssef Chahed, le chef du gouvernement tunisien, a ensuite pris la parole. “Il n’y a pas de démocratie sans média. Pour être un pays libre et moderne, on doit croire dans une presse indépendante. Il est primordial de s’intéresser aux journalistes, afin qu’ils produisent un journalisme qui puisse servir l’humanité. Cette conférence doit créer un lien entre la démocratie et le journalisme. »
« Nous souhaitons un journalisme multiple et varié qui soit tourné vers le citoyen et qui puisse le servir », a poursuivi Youssef Chahed. « Pour cela, l’État doit prendre ses responsabilités en créant des lois qui garantissent la liberté d’expression et la liberté de la presse. Le gouvernement se doit d’être un soutien moral et physique pour valoriser l’indépendance des journalistes. Notre mission est de savoir comment faire évoluer le domaine journalistique, comment protéger les journalistes et comment protéger leurs sources. »
« L’état du journalisme ne doit pas avoir des contraintes ou des obstacles. En juin 2019, la Tunisie va organiser un congrès pour les journalistes du monde entier afin de poursuivre une discussion sur leurs droits et sur leurs conditions. »
Tunis, symbole de la défense de la liberté d’expression
« Ces Assises sont un moment formidable, car il permet de réunir tout le monde sur un projet fondateur et prioritaire », a abondé Olivier Poivre d’Arvor, l’ambassadeur de France en Tunisie. Cet échange est avant tout l’opportunité de relier les deux rives de la Méditerranée. Ces Assises sont nées à Poitiers et, en s’installant ici avec nos amis Tunisiens, nous avons fait un choix formidable. La ville de Tunis est le symbole d’un pays qui s’est battu contre la censure et qui a mené sa révolution à travers internet sur les réseaux sociaux.”
Thomas Desroches