JULIEN DENORMANDIE
« [On peut récupérer] les pluies diluviennes en plein hiver […] pour assurer notre production alimentaire »
À Mauzé-sur-le-Mignon, dans les Deux-Sèvres, un projet de méga-bassine – un réservoir d’eau permettant d’arroser les cultures l’été – fait polémique. Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, s’est exprimé à ce sujet le 23 septembre 2021, lors du congrès de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à Niort. « Les pluies diluviennes en plein hiver, avec un sol gorgé d’eau, on peut les récupérer et les mettre dans une bassine pour assurer notre production alimentaire », a-t-il expliqué. Mais pour les militants écologistes, ce n’est pas le surplus d’eau de pluie qui sera récupéré mais l’eau des nappes phréatiques qui sera prélevée, ce qui risque de les assécher.
L’équipe de « Vrai ou Fake » de France Info a cherché à comprendre d’où vient l’eau qui alimentera ce réservoir. D’après Thierry Boudaud, agriculteur et président de la coopérative de l’eau des Deux-Sèvres, l’eau n’est pas récupérée lorsqu’elle tombe mais est prélevée une fois infiltrée dans les sols. Toutefois, la nappe phréatique étant peu profonde (10 mètres), elle se remplit très vite l’hiver. L’eau est donc prélevée à cette période, de novembre à mars, lorsque les sols débordent. Contacté par les journalistes, Alain Dupuy, professeur d’hydrogéologie, ajoute que l’eau déborde fréquemment vers les cours d’eau alentour. « On sait dire à quel endroit on peut prélever, parce qu’on sait qu’on a un système de crue, on a un débordement d’eau, les nappes sont au maximum de ce qu’elles peuvent faire. On a même les bas-fonds en eau, on en a presque trop », analyse-t-il.
Les propos de Julien Denormandie sont donc imprécis.
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