NATHALIE ARTHAUD

« Sanofi fait des bénéfices de 5 ou 6 milliards, BNP Paribas de 7,7 milliards et ils suppriment des centaines d’emplois »

 

La candidate à la présidentielle Nathalie Arthaud a dénoncé les centaines de licenciements effectués dans les grandes entreprises qui font des bénéfices, comme Sanofi et BNP Paribas. Elle assure que le groupe pharmaceutique fait 5 ou 6 milliards de bénéfices, contre 7,7 milliards pour la BNP Paribas. Si le chiffre est un peu surestimé pour Sanofi, Nathalie Arthaud dit vrai.

 

LE CONTEXTE

Nathalie Arthaud était invitée samedi 25 mars sur LCI. Elle est revenue sur une mesure de son programme qui consiste à interdire les licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices. Elle s’est appuyée sur deux entreprises pour justifier son raisonnement : « Sanofi a réalisé depuis plusieurs années des bénéfices de 5 ou 6 milliards d’euros. Chaque année, ils suppriment des emplois. La BNP Paribas fait 7,7 milliards de bénéfices et elle supprime actuellement près de 700 emplois ». La candidate Lutte ouvrière dénonce un « scandale ». Selon elle, « ces grands groupes capitalistes richissimes continuent d’être de grands fabricants de chômeurs ». En termes de chiffres, ce qu’avance Nathalie Arthaud est vrai.

 

L’EXPLICATION

Le géant pharmaceutique Sanofi a dévoilé en février dernier ses résultats annuels. Son bénéfice net s’établit à 4,7 milliards d’euros en 2016, en hausse de 9,8 % par rapport à l’année précédente. Nathalie Arthaud est donc assez proche de la réalité quand elle estime que Sanofi réalise « depuis plusieurs années 5 ou 6 milliards d’euros de bénéfices », même si elle surestime quelque peu ces chiffres. Entre 2012 et 2016, les bénéfices annuels de l’entreprise ont oscillé entre 3,72 milliards et 4,97 milliards d’euros.

 

 

Malgré des bénéfices très élevés, Sanofi a dévoilé en février 2016 un plan de réorganisation. Le laboratoire a annoncé la suppression « d’environ 600 postes » sur trois ans, par le biais de départs volontaires et de financements de pré-retraite. Alors que la firme emploie 27 000 personnes dans l’Hexagone, ces suppressions de postes représentent 2 % de ses effectifs.

Le groupe a présenté en 2015 ses objectifs, parmi lesquels faire 1,5 milliard d’euros d’économies d’ici à 2018. L’entreprise se veut alors rassurante. Le président de Sanofi France Philippe Luscan affirme qu’il n’y aurait pas de licenciements. Cette mesure « ne prévoit pas de fermeture d’usine et n’aura pas d’impact sur les effectifs de la recherche et du développement », assurait la direction de Sanofi.

Mais entre les cessions, les acquisitions, les recrutements et les plans de réorganisation, Sanofi aurait supprimé environ 1 300 emplois en France entre fin 2008 et fin 2014, selon la CGT.

Pour ce qui est de la BNP Paribas, le groupe a réalisé un résultat net de 7,7 milliards d’euros en 2016, en hausse de 15 % par rapport à l’année précédente. C’est le chiffre qu’avance la candidate Lutte ouvrière à la présidentielle.

 

 

Tout comme Sanofi, le groupe bancaire a annoncé l’année dernière qu’il mettrait en place un plan de départs volontaires. Au final, entre les suppressions de postes et les créations, le groupe devrait faire une croix sur environ 750 postes sur trois ans.

La candidate Lutte ouvrière a donc raison lorsqu’elle assure que malgré des bénéfices très élevés, Sanofi et BNP Paribas taillent dans leurs effectifs.

Chloé Marriault