[LES RENCONTRES] Titwane et Raynal Pellicer et le récit dessinée

Tours 2018

17 Mar 2018

3 minutes de lecture

Titwane lors de la séance de dédicace au salon du livre des Assises

Retrouvez l’essentiel de la rencontre avec Titwane et Raynal Pellicer Brigade des mineurs – immersion au cœur de la brigade de protection des mineurs (2018) paru aux éditions de la Martinière.

Animé par Jean-Christophe Ogier, journaliste à France Info.

ENJEUX

On pense ouvrir une bande dessinée classique, mais on déchante très vite. Un sujet inévitablement compliqué à aborder : les affaires politico-judiciaires qui concernent les mineurs. Une thématique difficile également à illustrer. Pas de vignettes, de cases, ou de bulles, il s’agit de textes et d’illustrations qui composent ce que l’on pourrait appeler un « livre-documentaire ».

CE QU’ILS ONT DIT

Titwane : « À la brigade des mineurs, le gros du travail, c’est les auditions. Il y a beaucoup de bureaux, ce qui est donc difficile à illustrer, d’autant qu’il ne fallait pas montrer le visage des victimes. Des trois livres, il a été le plus compliqué à réaliser d’un point de vue graphique. Mais ma recherche sur l’illustration de ces moments m’a permis de prendre une certaine distance. Une des différences avec les autres livres, c’est que l’on croise des personnes de tous milieux et de toutes origines sociales avec des affaires qui sont des cataclysmes complets pour les proches. Je ne voulais pas montrer des choses que je n’avais pas envie de voir et je ne voulais pas faire un livre qui pouvait intéresser un pédophile. Le dessin offre cette opportunité de mettre l’attention sur une chose ou sur un endroit. »

Raynal Pellicer : « C’est à la fois le plus facile des ouvrages que nous avons fait, car les deux ouvrages précédents nous ont ouvert leurs portes. Mais c’est également le plus difficile car le service de police judiciaire  gère les affaires les plus difficiles. Pour ce travail, on se rend compte que c’est sur la durée que l’on obtient le plus de choses. La parole se libère, on fait partie des meubles. Sur le terrain, quand cela est possible, j’utilise des enregistrements sonores, des photos et parfois même des séquences vidéo. Pour le rendu, les policiers étaient contents de notre résultat. Cela change des émissions en immersion que l’on voit quotidiennement sur les chaînes de la TNT. »

À RETENIR

Entrer dans l’intimité d’un service de police presque confidentiel, le pari était osé mais il a été relevé. Les deux auteurs, qui ont déjà écrit deux autres livres sur le monde judiciaire et policier, sont revenus sur l’origine de ce travail commun et les méthodes de travail utilisées. Une pédagogie au service des lecteurs pour essayer de l’immerger au maximum dans l’ambiance de cette brigade. Un travail difficile et qui demande beaucoup de préparation et un travail de terrain qui permet de s’immerger totalement dans ces affaires.


Thomas Cuny