[LE RÉSUMÉ] : « #LesMédias. Podcast : Quand la presse papier monte le son »

Tours 2019

13 Mar 2019

5 minutes de lecture

Podcasts photo : Lorène Bienvenu

Retrouvez l’essentiel de la conférence « #LesMédias. Podcast : Quand la presse papier monte le son »

Animé par Cyril Petit, rédacteur en chef central et secrétaire général de la rédaction du JDD. Avec Maëlle Fouquenet, journaliste et responsable des formations numériques à l’ESJ Pro. Delphine Noyon, directrice adjointe de la Nouvelle République. Thomas Oliveau, rédacteur en chef adjoint de l’Equipe. Edouard Reis Carona, rédacteur en chef délégué au numérique et à l’innovation, Ouest-France. Joël Ronez, fondateur de Binge Audio.

LES ENJEUX

Pourquoi se lancer dans le podcast ? Les rédactions ne se posent plus la question et investissent ce marché en pleine expansion. Le podcast permet de toucher un nouveau public, beaucoup plus jeune que celui de la presse écrite. Les médias l’utilisent également afin de coller aux nouveaux usages de l’information et se positionner sur les nouveaux supports. Les podcasts permettent de fidéliser les auditeurs et d’embarquer les journalistes dans des projets loin de leur base. C’est ce cocktail qui entraine les médias à organiser des rédactions, des équipes et des moyens autour de ce nouvel enjeu dans le monde journalistique. Alors que des centaines de podcasts sortent quotidiennement, les journalistes se forment et tentent de cadrer ce nouvel outil d’information. Alors que les assistants vocaux révolutionnent la diffusion des nouvelles, les journalistes ont leur rôle à jouer dans ce secteur qui n’en est qu’à ses débuts, très prometteurs.

CE QU’ILS ONT DIT

Maëlle Fouquenet : « Les rédactions se lancent de plus en plus dans le podcast. Il faut expérimenter, trouver son public, s’investir dans le développement de ce nouveau contenu qui permet de se démarquer d’un point de vue journalistique. L’investissement peut paraître moins élevé que pour les contenus vidéo mais la qualité est primordiale. Un podcast se doit d’être bien réalisé sinon il ne s’écoute pas. Cela nécessite des formations et des compétences mais les journalistes sont souvent très réceptifs et ne demandent qu’à se lancer. »

Delphine Noyon: « Pour la PQR, l’enjeu principal du podcast est de se diversifier et d’aller chercher de nouveaux lecteurs. Notre objectif est toujours le même, connaître notre territoire et l’explorer au maximum. Le podcast nous permet de traiter des sujets de manière innovante pour notre public. Le fond est toujours le même, seule la forme change mais ce projet est très excitant. Les journalistes n’ont pas toujours la bonne définition d’un podcast, ils pensent qu’un son ou qu’un entretien est suffisant. Bien au contraire, et c’est bien cela qui nous intéresse. »

Thomas Oliveau : « Quand l’Equipe a décidé de se lancer dans le podcast, l’enjeu était de sortir de cette omniprésence du football pour compléter l’offre de replay de la chaîne l’Equipe. Le podcast permet d’intéresser un public qui ne se reconnaît pas dans le football. Chaque semaine nos podcasts sur le rugby, le golf et le basket sont là pour donner un contenu différent et innovant. De plus, un flash quotidien diffusé sur les assistants vocaux permet à l’Equipe de se positionner sur un public beaucoup plus large, avec toujours cet objectif d’attirer par la suite les gens sur le site internet et les contenus payants. »

Edouard Reis Carona : « Notre objectif premier est d’informer. Cela passait auparavant par le papier, puis par le numérique mais maintenant le contenu audio prend une place beaucoup plus importante. Notre objectif est de permettre au plus grand nombre une éligibilité en terme de diffusion de l’information. Nous ne cherchons pas à faire de la radio mais bien à donner une forme différente à notre récit journalistique de base. En fin de compte, la presse écrite se retrouve beaucoup dans l’aspect audio, et inversement. »

Joël Ronez : « Le podcast est souvent comparé, à tort, à la radio. Le public du podcast a moins de 35 ans, contre 55 ans au minimum pour la radio. Il s’agit donc, dans ce monde de plus en plus rapide et connecté de donner aux auditeurs un contenu qui l’intéresse suffisamment pour qu’il y consacre un temps plus important qu’un simple tweet. Les rédactions le comprennent de plus en plus et les idées fusent. Il faut savoir les cadrer pour garder en ligne de mire le travail journalistique. »

À RETENIR

Les journalistes ne manquent pas d’idées et de sujets quand il s’agit de parler de podcast. L’enjeu est maintenant de proposer une offre journalistique, tournée sur l’information avant tout pour ensuite démocratiser le podcast et le faire entrer dans les habitudes quotidiennes des Français. Les premiers retours sont très prometteurs et n’attendent plus qu’à fidéliser un public toujours plus avide de nouveautés et d’informations. Et qui, malgré tout, aime prendre le temps de s’informer.

Louis BOULAY