[LE RÉSUMÉ] « Les entretiens de l’Information: ils se sont lancés… et ça n’a pas marché »

Tours 2019

13 Mar 2019

3 minutes de lecture
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(Photo : Suzanne Rublon)

Retrouvez l’essentiel de la conférence « Les entretiens de l’Information: ils se sont lancés… et ça n’a pas marché »

 

Avec Claire Berthelemy, cofondatrice de L’imprévu, formatrice et consultante ; Candice Marchal, journaliste et cofondatrice de BoxSons ; Julien Mendez, confondateur et CEO de Vraiment ; Manuel Sanson et Gilles Triolier, confondateurs de Filfax ; Steven Jambot, ancien rédacteur en chef adjoint de Mashable. Animé par Jean-Marie Charon et Cyrille Franck, respectivement sociologue des médias et directeur de l’ESJ Pro.

LES ENJEUX

De nombreux médias se lancent chaque année. Mais tous ne fonctionnent pas, pour des raisons différentes. Les cinq représentants de médias se sont exprimés sur les problèmes qui ont miné leur rédaction. Sous-estimation du marketing, des abonnements ou projet faiblement irréalisable, les facteurs de ces échecs sont variés.

CE QU’ILS ONT DIT

Claire Berthelemy : « On a monté notre ligne éditoriale avec l’envie de redonner de la mémoire à l’information et l’actualité. Notre système était basé sur les abonnements mais c’est compliqué d’aller chercher des abonnés. Donc on a fait une levée de fond, du membership… »

Candice Marchal : « Le marché du podcast est florissant, mais instable. Soit on s’entoure de gens en dehors de notre monde, sinon on ne prend pas conscience des réalités économiques. »

Julien Mendez : « On s’est donné les moyens de réussir, mais ce n’était manifestement pas suffisant. Le rythme hebdomadaire n’allait pas, les abonnés préféraient aller acheter en kiosque. »

Manuel Sanson : « On a complètement sous-estimer les stratégies commerciales et marketing pour se faire connaître, c’est l’un des facteurs important qui expliquent l’échec. Au niveau économique, on a appris qu’il fallait économiser les coûts à tous niveaux. Il faut penser en entrepreneur plutôt qu’en journaliste.»  

Gilles Triolier : « On a appris un peu la modestie, on était parti la fleur au fusil. On a aussi appris sur le plan humain. On ne connaissait peut-être pas assez les gens à l’origine et on a fini par se déchirer. Sans être des amis intimes, il doit y avoir un feeling entre les gens. »

Steven Jambot : « C’était audacieux de tenter ça pour épater le public français comme le nôtre. S’associer avec les Américains permet d’acquérir des nouvelles connaissances, c’est ce qu’il fallait retenir de ce projet. »

A RETENIR 

Loin d’être tous considérés comme des échecs, ces médias se sont lancés, mais n’ont pas fonctionné. ils sont partis de belles idées ou de projets communs. Certains, comme Vraiment, ont chuté pour des raisons économiques. Les pré-abonnements, par exemple, ont été surestimés. Pour beaucoup, ces journalistes porteurs de projets se sont rendus compte que pour monter ces entreprises, il fallait avoir également des capacités de marketing et d’entrepreneur. Il ne faut donc ne pas être uniquement journaliste. 

Mélina Rivière