[LE RÉSUMÉ] Information, propagande, fake-news : en quoi la déontologie et les conseils de presse peuvent faire la différence

Bruxelles 2022

24 Nov 2022

5 minutes de lecture

Retrouvez l’essentiel de l’événement « Information, propagande,
fake-news : en quoi la déontologie et les conseils de presse peuvent faire la différence »

Photo : Marie Le Bobinnec/EPJT

Avec Pierre Ganz (France), secrétaire général du Conseil de Déontologie Journalistique et de Médiation (CDJM), Jaume Suau Martinez (Espagne), coordinateur académique à la Blanquerna School of Communication and International Relations de Barcelone et Sonja Volkmann Schluck (Allemagne), responsable des relations presse à Deutscher Presserat.
Animé par Anna Vidal (Belgique), assistante juridique et chargée de projets pour l’AADJ/Conseil de déontologie journalistique.

 

Les enjeux

Les dernières années, et notamment la période de la pandémie de Covid-19, ont vu s’intensifier la défiance du public à l’égard des médias, et la multiplication des fake news, notamment portée par la diversification des sources d’information et les réseaux sociaux. Dans ce cadre, la profession continue de s’organiser pour lutter contre ces problématiques et définir des lignes déontologiques claires.

Ce qu’ils ont dit

Sonja Volkmann Schluck : « Notre conseil se réunit quatre fois par semaine pour étudier les différentes plaintes. Celles-ci concernent beaucoup les discriminations. Il existe trois stades de sanction : l’avis, la réprobation et la réprimande publique. Cette dernière est publiée dans la presse, avec le nom explicite du média concerné.​ »

« La pandémie de Covid-19 a vu naître beaucoup de plaintes, qui doutaient de la véracité des reportages, qui dénonçaient des gros titres trop sensationnalistes, etc. En 2021, une plainte sur trois concernait des erreurs supposées. Pendant le Covid-19, presque 80 % des plaintes partaient du principe que les informations citées étaient fausses. »

Pierre Ganz : « L’éthique du journalisme est indissociable de l’indépendance des journalistes, et  donc de leur capacité à jouir de leur liberté, comme tous citoyens. C’est au conseil de presse de décider s’il s’agit là de propagande ou d’idées personnelles. »

« Là où un espace de liberté demeure, le conseil de presse a un rôle à jouer. »

« Si on laisse la réflexion sur l’éthique et les limites journalistiques à l’intérieur d’un média, cela veut dire que la déontologie du journaliste va varier selon le journal. Ce serait admirable s’il existait une sorte de norme éthique entre les journalistes, les rédactions, les médias. Les conseils de presse jouent un rôle utile en cherchant à répondre à des problématiques communes à l’ensemble de la profession et de la société démocratique. »

« Pendant très longtemps, les journalistes français se sont construits sur l’idée que la déontologie ne les regardaient qu’eux, pas le public et qu’ils ne devaient répondre qu’à leurs pairs. »

À retenir

Les conseils de presse ont pour mission de réguler les médias. La profession veut garder son indépendance vis-à-vis des gouvernements et entreprises, tout en se posant des limites déontologiques internes. « Je ne suis pas certain que la propagande soit uniquement le fait des régimes totalitaires », conclut Pierre Ganz, secrétaire général du CDJM.

Marie Le Bobinnec (EPJT)