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[LE RÉSUMÉ] « EMI : comment travailler ensemble ? »

Tours 2017

15 Mar 2017

Retrouvez l’essentiel de la conférence « EMI : comment travailler ensemble ? ».

Animé par Anne Oger, journaliste à France Bleu Orléans, avec Louise Bartlett, journaliste à MediaEducation.fr, Amel Cogard, directrice du numérique Jeunesse et Education à France Télévisions, Isabelle Martin, coordonnatrice CLEMI Académie de Bordeaux et Patrick Verniers, président du Conseil Supérieur de l’éducation aux médias (Belgique).

Les journalistes s’organisent pour venir en classe. Photo : Lucie Martin

LES ENJEUX

Enseignants, journalistes, acteurs culturels, militants associatifs, la communauté des personnes engagées dans l’éducation aux médias et à l’information représente une ressource riche et dynamique. Mais comment fédérer les acteurs, initiatives et pratiques ? L’enjeu est aujourd’hui de faciliter les échanges entre tous.

CE QU’ILS ONT DIT

Louise Bartlett : « Sur mediaeducation.com, les journalistes qui veulent intervenir dans des écoles peuvent s’inscrire sur la plate-forme et on est très fier de cette carte qui s’agrandit. Il y a plein de gens qui font des choses intéressantes et qui peuvent discuter sur le site, se documenter avec des ressources. C’est un acte militant pour les journalistes mais il est compliqué d’être bien rémunéré aujourd’hui par ce métier. On a du mal à refuser des actions mais il faudrait avoir une réflexion sur un défraiement de ces interventions. »

Patrick Verniers : « Le Conseil supérieur de l’éducation aux médias a été créé en Belgique par une loi en 2008. Il structure l’éducation aux médias et regroupe des journalistes, des enseignants, des spécialistes pour coordonner et donner une pérennité aux actions. L’enjeu de l’EMI, il est démocratique. Il faut avoir la lecture comme bagage, pour bien utiliser l’information, s’exprimer, être soi-même un acteur, avec les nouveaux médias, naviguer dans un ensemble de médias et savoir faire son chemin, s’organiser. On fait 400, 500 opérations par an, avec des journalistes qui y ont pris goût. Mais ça ne doit pas devenir un métier. »

Amel Cogard : « La population des 3-18 ans est très connectée, très exigeante sur la vidéo à la demande. Il faut rendre disponible des ressources adaptées pour leurs usages et pour leur âge. Sur la plate-forme France TV Education, on propose des ressources web pour réviser le programme scolaire et décrypter l’information. Il y a une prise de conscience aujourd’hui de faire de l’EMI à tout âge. Ça n’est jamais simple de dégager du temps pour l’EMI, c’est du travail supplémentaire, mais j’ai toujours des réactions enthousiastes. Il faut s’organiser, on essaye de faciliter les actions. »

Isabelle Martin : « Nous mettons en place des projets ambitieux comme des classes médias, des formations pour les enseignants afin de mettre de l’EMI dans les classes. Il faut commencer très tôt, dès le 1er cycle. Les textes officiels insistent maintenant sur l’EMI et c’est noté noir sur blanc. Chaque académie a une politique de formation. A Bordeaux, tous les professeurs ont été sensibilisés pendant une journée. Mais on ne devient pas expert de l’EMI en peu de temps. Les enseignants, c’est nouveau pour eux de travailler à plusieurs. Il y a un grand besoin d’intervention de journalistes dans les écoles. Les médias n’ont plus les moyens pour détacher une personne pour l’EMI. Aujourd’hui au CLEMI, quand on monte un projet EMI, il faut prévoir un petit budget. Les mentalités évoluent sur les défraiements. »

À RETENIR

Pour pouvoir travailler ensemble, il faut se connaître. Après les attentats de janvier 2015, il y a eu une prise de conscience générale. Les projets d’EMI se mettent en place petit à petit, avec des réseaux de journalistes qui s’organisent pour venir en classe. Du point de vue belge, le défraiement des intervenants a permis la pérennité des opérations d’EMI. Une piste à creuser en France.

Marcellin Robine